Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes a déclaré que ses combattants n’avaient pas l’intention de rendre leurs armes ni de dissoudre leurs rangs, mais qu’ils étaient prêts à négocier leur incorporation dans la future structure militaire syrienne.
Dans une interview accordée samedi à Al Arabiya, Mazloum Abdi a prévenu que toute approche autre qu’un accord commun « conduirait à des problèmes majeurs ».
« Nous n’avons pas décidé de rendre les armes ou de nous dissoudre », a déclaré Abdi, notant que les FDS sont ouvertes à des négociations sur la formation d' »une armée nationale unique ».
Il a ajouté que les FDS ont proposé de créer un comité militaire conjoint pour étudier la question et a souligné son opposition à « deux armées distinctes en Syrie ».
Abdi a fait remarquer que les représentants des FDS n’étaient pas invités aux discussions menées par le leader de facto syrien, Ahmed al-Sharaa, concernant l’intégration de diverses factions dans le nouveau ministère syrien de la Défense.
« Le résultat de ces réunions ne nous concerne pas car nous n’y avons pas participé », a-t-il déclaré, soulignant que la relation des FDS avec al-Sharaa « dépend des actions et non des paroles ».
Réfutant les rumeurs selon lesquelles l’Iran aurait fourni des armes aux FDS, Abdi a rejeté le besoin d’armes iraniennes, notamment de drones, et a souligné que les forces américaines restent d’importants médiateurs. « Nous apprécions la présence des troupes américaines en Syrie pour aider à réduire les divergences de points de vue », a-t-il déclaré.
Les FDS, soutenues par le soutien américain et dominées par des unités kurdes, contrôlent de vastes zones du nord et de l’est de la Syrie.
Une délégation des FDS a rencontré al-Sharaa à Damas le 30 décembre pour la première fois depuis l’effondrement du gouvernement de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024.
Au milieu de l’avancée surprise menée par les forces de Hayat Tahrir al-Sham vers Damas début décembre, des factions soutenues par la Turquie ont lancé une offensive contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie, forçant les FDS à se retirer de certaines zones.
La Turquie considère les Unités de protection du peuple kurde syrien (YPG), qui constituent le noyau des FDS, comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit.
Aucun commentaire immédiat n’a été disponible de la part de la nouvelle administration syrienne concernant les déclarations d’Abdi, bien que les responsables aient déjà exprimé le désir d’incorporer toutes les factions dans une force nationale unifiée.