Le numéro un mondial du tennis Jannik Sinner a été blanchi de tout acte répréhensible après avoir été contrôlé positif à deux reprises à une substance interdite plus tôt dans la saison, a annoncé mardi l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA).
Sinner a fourni un échantillon en compétition lors de l’Indian Wells Masters le 10 mars 2024 qui contenait la présence d’un métabolite du clostébol à de faibles niveaux, selon l’ITIA.
Le clostebol est un agent anabolisant interdit à tout moment par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Un autre échantillon, prélevé huit jours plus tard, hors compétition, s’est également révélé positif à de faibles niveaux du même métabolite.
« L’ITIA confirme aujourd’hui qu’un tribunal indépendant convoqué par Sport Resolutions a statué que le joueur de tennis italien Jannik Sinner n’avait commis aucune faute ni négligence pour deux violations des règles antidopage dans le cadre du programme antidopage du tennis (TADP) », a déclaré l’agence dans un communiqué mardi.
« Le joueur a expliqué que la substance était entrée dans son organisme à la suite d’une contamination par un membre de l’équipe de soutien, qui avait appliqué un spray en vente libre (disponible en Italie) contenant du clostébol sur sa propre peau pour traiter une petite blessure. »
L’ITIA a ajouté que le membre de l’équipe de soutien en question avait appliqué le spray entre le 5 et le 13 mars, période pendant laquelle il avait également fourni des massages quotidiens et une thérapie sportive à Sinner, ce qui a entraîné la contamination.
Si l’Italien de 23 ans a été blanchi de toute faute, il sera déchu de ses résultats, de ses prix en argent et des 400 points de classement accumulés à Indian Wells, conformément aux règles antidopage en vigueur.
« Je vais maintenant laisser derrière moi cette période difficile et profondément malheureuse », a déclaré Sinner dans un communiqué publié sur X.
« Je continuerai à faire tout ce que je peux pour m’assurer de continuer à respecter le programme antidopage de l’ITIA et j’ai autour de moi une équipe qui est méticuleuse dans sa propre conformité. »
Mais d’autres joueurs du circuit ont réagi à la nouvelle avec scepticisme et colère.
« C’est ridicule, que ce soit accidentel ou planifié », a écrit le joueur australien Nick Kyrgios sur X.
« Tu as été testé deux fois avec une substance interdite (stéroïde)… tu devrais être absent pendant 2 ans. Tes performances ont été améliorées. Crème de massage… Ouais, sympa. »
Le Canadien Denis Shapovalov a écrit sur les réseaux sociaux : « Je n’imagine pas ce que ressentent actuellement tous les autres joueurs bannis pour substances contaminées. »
Les tests positifs n’ont pas été initialement rendus publics alors que l’enquête de l’ITIA était en cours.
Des suspensions provisoires ont été appliquées à Sinner après les deux tests, mais il a fait appel avec succès, ce qui signifie qu’il a pu continuer à concourir.
Karen Moorhouse, PDG de l’ITIA, a déclaré : « Suite à cette enquête, l’ITIA a accepté l’explication du joueur quant à la source du clostébol et selon laquelle la présence de la substance n’était pas intentionnelle. »
L’ATP, l’instance dirigeante du tennis professionnel masculin, a soutenu Sinner et le processus d’enquête.
« Nous sommes encouragés par le fait qu’aucune faute ou négligence n’a été constatée de la part de Jannik Sinner », peut-on lire dans un communiqué publié sur le site Internet de l’ATP Tour.
« Nous tenons également à souligner la solidité du processus d’enquête et l’évaluation indépendante des faits dans le cadre du Programme antidopage du tennis (TADP), qui lui a permis de continuer à concourir.
« Cela a été un défi pour Jannik et son équipe, et cela souligne la nécessité pour les joueurs et leur entourage de faire preuve de la plus grande prudence dans l’utilisation des produits ou des traitements.
« L’intégrité est primordiale dans notre sport. »
