poursuit son voyage dans l’influence durable de l’esthétique chinoise sur l’Europe, cette fois à travers l’histoire de la soie, le tissu le plus convoité du monde antique.
Transportée le long de la Route de la Soie, de la Chine à Venise, la soie est devenue un pont entre l’Orient et l’Occident. Le matériau était si précieux que quelques vêtements pouvaient acheter un palais, ses textures chatoyantes enflammant l’imagination de l’Europe.
Au XIIe siècle, les secrets de la sériciculture avaient atteint l’Italie, donnant naissance à des centres de soie prospères à Venise, Lucques et Florence. Au musée du Palazzo Mocenigo, des fragments datant de 2 500 ans révèlent que les textiles étaient les premières formes de communication interculturelle.
Dans des ateliers historiques comme celui de Luigi Bevilacqua, les métiers à tisser traditionnels, notamment ceux de Léonard de Vinci, produisent encore des velours et des tissus en soie exquis. La collection de la famille Rubelli présente des siècles de savoir-faire, tandis que des institutions modernes comme CREA-AA recherchent des applications contemporaines pour la soie.
Aujourd’hui, la soie italienne autrefois inspirée par la Chine attire désormais les acheteurs chinois, fermant ainsi le cercle des échanges culturels. À l’Université Iuav, de jeunes créateurs perpétuent la tradition en réinventant la soie pour une nouvelle ère.
Des anciennes routes commerciales aux podiums modernes, la soie perdure comme un fil conducteur lumineux à travers les millénaires.
