Le président Felix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) a insisté mercredi que ses troupes montaient une réponse « vigoureuse » aux combattants soutenus par le Rwanda progressaient dans l’est du pays et ont critiqué le « silence et l’inaction » de la communauté internationale.
La marche d’une semaine du groupe armé M23, qui a capturé de vastes étendues de RDC orientale, y compris la plupart des principales villes de Goma, a suscité des appels à des pourparlers de crise et des avertissements d’une crise humanitaire imminente.
L’Est riche en RDC a été embrassée par des décennies de conflit impliquant des dizaines de groupes armés qui peuvent être en partie retracés au génocide rwandais de 1994.
Lors de ses premières remarques depuis le début de la dernière crise, Tshisekedi a déclaré mercredi tard mercredi qu’une « réponse vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs sponsors était en cours ».
Le « silence et l’inaction » de la communauté internationale étaient un « affront » face à une « aggravation sans précédent de la situation de sécurité », a-t-il déclaré dans une adresse télévisée.
Il a averti que l’avancée des combattants soutenus par le Rwanda pourrait conduire « directement à une escalade » dans la région plus large des Grands Lacs.
Il a suivi des sources locales en disant à l’AFP que les combattants soutenus par Kigali avaient saisi deux districts dans le sud du Kivu.
L’armée congolaise n’avait pas encore fait de déclaration sur les nouvelles avancées du M23.
Après des jours d’affrontements intenses qui ont fait plus de 100 morts et près de 1 000 blessés, selon un décompte de l’AFP des hôpitaux débordants, Calm est retourné à Goma alors que les résidents commençaient à s’aventurer de chez eux.
« Aujourd’hui, nous n’avons pas peur », a déclaré Jean de Deuu, un résident de Goma, à l’AFP par téléphone depuis la ville de 1 million de personnes coincées entre le lac Kivu et la frontière rwandaise.
Malgré la pression internationale pour mettre fin à la crise, Tshisekedi a refusé d’assister à des pourparlers en crise avec son homologue rwandais Paul Kagame mercredi.
Après le sommet virtuel, le bloc régional de la communauté de l’Afrique de l’Est « a appelé à un règlement pacifique des conflits, » exhortant la RDC à « s’engager directement avec toutes les parties prenantes, y compris le M23 ».
Dans un tweet de fin de soirée, Kagame a averti le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a tweeté les condoléances après la mort de 13 Sud-Africains en RDC, son pays n’était « en aucun cas pour assumer le rôle de pacificateur ou de médiateur ».
Les troupes faisaient partie de la mission communautaire de développement de l’Afrique australe en République démocratique du Congo (Samidrc), qui, selon Kagame, n’avait « aucune place dans cette situation ».
L’Angola, qui a médiatisé les pourparlers raté le mois dernier, a également appelé les dirigeants congolais et rwandais à se rencontrer urgents à Luanda et a déclaré mercredi que Tshisekedi était arrivé dans la ville.
Les combats ont accru une crise humanitaire déjà désastreuse dans la région, provoquant des pénuries alimentaires et de l’eau et forçant un demi-million de personnes chez eux ce mois-ci, selon les Nations Unies.
Dimanche, les combattants du M23 et les troupes rwandais sont entrés dans Goma City, saisissant l’aéroport de Key Mineral Trading Hub, avec des journalistes de l’AFP disant qu’ils étaient les seules forces restantes dans le centre-ville de la ville.
Une longue lignée de centaines de soldats congolais et de miliciens pro-Kinshasa, non armés et portant des bandeaux blancs, ont été projetés à travers le centre de la ville par des combattants de M23, a indiqué une source de sécurité.
Il y a également eu du pillage répandu, ont observé des journalistes de l’AFP.
L’étudiant Merdi Kambelenge a déclaré à l’AFP alors que la situation s’était « stabilisée, le manque d’électricité signifiait que nous étions coupés du monde ».
Plus tôt dans la semaine, des manifestants furieux de la capitale de Kinshasa ont attaqué diverses ambassades, les accusant de ne pas intervenir pour arrêter le chaos à l’est. Calm a été restauré après que les autorités ont interdit toutes les autres manifestations.
L’ONU, les États-Unis, la Chine et l’Union européenne ont tous appelé le Rwanda à retirer ses forces de la région.
Mais l’ambassadeur du Rwanda pour la région des Grands Lacs, Vincent Karega, a déclaré à l’AFP que l’avance M23 « continuera ».
Il était possible que les combattants puissent dépasser l’est du pays – même à Kinshasa, a-t-il ajouté.
La RDC est riche en or et autres minéraux tels que le cobalt, le coltan, le tantale et l’étain utilisés dans les batteries et l’électronique dans le monde.
Kinshasa a accusé le Rwanda de mener l’offensive pour profiter de la richesse minérale de la région – une affirmation soutenue par des experts de l’ONU qui disent que Kigali a des milliers de soldats dans son voisin et le « contrôle de facto » sur le M23.
Le Rwanda a nié les accusations.
Kagame n’a jamais admis la participation militaire, affirmant que l’objectif du Rwanda est de détruire un groupe armé basé en RDC, le FDLR, créé par d’anciens dirigeants HUTU qui ont massacré des Tutsis pendant le génocide.