Une vue du port de Tianjin, à Tianjin, dans le nord de la Chine, le 18 décembre 2024. /CFP

La croissance économique mondiale devrait se maintenir à 2,8 % en 2025, soit un taux inchangé par rapport à l’année dernière, selon un rapport de l’ONU publié jeudi.

Malgré la baisse de l’inflation, l’amélioration des conditions du marché du travail et l’assouplissement monétaire, la croissance mondiale devrait rester inférieure aux niveaux d’avant la pandémie, l’économie mondiale restant confrontée à d’importantes incertitudes, selon le rapport des Nations Unies sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale en 2025.

Le rapport prévoit que l’économie mondiale augmentera de 2,9 % en 2026.

Le rapport indique qu’une baisse de l’inflation et un assouplissement monétaire en cours dans de nombreuses économies pourraient donner une modeste impulsion à l’activité économique mondiale en 2025. Cependant, l’incertitude demeure grande, avec des risques découlant des conflits géopolitiques, des tensions commerciales croissantes et des coûts d’emprunt élevés dans de nombreux pays.

Ces défis sont particulièrement aigus pour les pays à faible revenu et vulnérables, où une croissance médiocre et fragile menace de compromettre davantage les progrès vers les objectifs de développement durable (ODD).

Aux États-Unis, la croissance devrait se modérer, passant de 2,8 % en 2024 à 1,9 % en 2025, à mesure que les marchés du travail ralentissent et que les dépenses de consommation ralentissent.

L’Europe devrait se redresser modestement, avec un produit intérieur brut (PIB) passant de 0,9 % en 2024 à 1,3 % en 2025, soutenu par la baisse de l’inflation et la résilience des marchés du travail. Toutefois, le resserrement budgétaire et les défis à long terme, tels que la faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population, continuent de peser sur les perspectives économiques.

L’Asie de l’Est devrait connaître une croissance de 4,7 % en 2025 – tirée par la croissance stable prévue de 4,8 % en Chine – soutenue par une consommation privée robuste dans l’ensemble de la région.

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L’Asie du Sud devrait rester la région connaissant la croissance la plus rapide, avec une croissance du PIB projetée à 5,7 % en 2025, tirée par l’expansion de 6,6 % de l’Inde.

L’Afrique devrait connaître une croissance modeste, passant de 3,4 pour cent en 2024 à 3,7 pour cent en 2025, grâce à la reprise dans les principales économies, notamment l’Égypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Un panneau de Wall Street devant la Bourse de New York, aux États-Unis, le 12 décembre 2024. /CFP

Malgré une expansion continue, l’économie mondiale devrait croître à un rythme plus lent que la moyenne de 3,2 % sur la période 2010-2019 (avant la pandémie), selon le rapport. « Cette performance modérée reflète des défis structurels persistants tels que la faiblesse des investissements, la lente croissance de la productivité, les niveaux d’endettement élevés et les pressions démographiques. »

L’inflation mondiale devrait baisser, passant de 4 % en 2024 à 3,4 % en 2025, apportant un certain soulagement aux ménages et aux entreprises. Les principales banques centrales devraient encore réduire leurs taux d’intérêt cette année à mesure que les pressions inflationnistes continuent de s’atténuer.

Pourtant, dans de nombreux pays en développement, l’inflation devrait rester supérieure aux moyennes historiques récentes, un pays sur cinq devant atteindre des niveaux à deux chiffres en 2025.

En particulier, l’inflation alimentaire reste élevée, avec près de la moitié des pays en développement connaissant des taux supérieurs à 5 pour cent en 2024. « Cela a aggravé l’insécurité alimentaire dans les pays à faible revenu », prévient le rapport.

Pour les économies en développement, l’assouplissement des conditions financières mondiales pourrait contribuer à réduire les coûts d’emprunt, mais l’accès aux capitaux reste inégal, selon le rapport. De nombreux pays à faible revenu continuent de faire face à un lourd fardeau du service de la dette et à un accès limité au financement international.

Le rapport souligne que les gouvernements devraient saisir tout espace budgétaire créé par l’assouplissement monétaire pour donner la priorité aux investissements dans le développement durable, en particulier dans les secteurs sociaux critiques.

Le rapport appelle à une action multilatérale audacieuse pour faire face aux crises interconnectées de la dette, des inégalités et du changement climatique.

« L’assouplissement monétaire ne suffira pas à lui seul à relancer la croissance mondiale ou à réduire les disparités croissantes. Les gouvernements doivent éviter les politiques budgétaires trop restrictives et se concentrer plutôt sur la mobilisation des investissements dans les énergies propres, les infrastructures et les secteurs sociaux essentiels tels que la santé et l’éducation », indique le rapport.