L'otage israélien libéré Kaid Alkadi (au centre) parle à ses proches et amis après son arrivée pour un examen au centre médical Soroka à Beersheva, en Israël, le 27 août 2024. /CFP

L’armée israélienne a annoncé mardi que ses forces avaient sauvé un otage israélien d’un tunnel souterrain dans le sud de la bande de Gaza lors d’une patrouille dans la zone.

Qaid Farhan Alkadi, 52 ans, a été retrouvé seul dans un tunnel, sans aucun garde ni autre otage, a indiqué l’armée dans un communiqué. Détenu par des militants du Hamas depuis le 7 octobre 2023, Alkadi est le huitième otage libéré grâce à une opération militaire et le premier otage arabe israélien à être sauvé vivant. Il est également le premier otage sauvé du métro.

L’armée a ajouté qu’Alkadi venait de Karkur, un village bédouin au sud de la ville de Rahat, dans le sud d’Israël, et avait été kidnappé sur son lieu de travail, une usine d’emballage à Magen, lors de l’attaque du Hamas contre le kibboutz.

Selon la chaîne de télévision publique Kan, Alkadi a entendu les soldats et a crié à l’aide, puis ses gardes ont fui la zone. L’homme a dit à ses proches qu’il survivait principalement grâce à de petites quantités de pain. Sa famille a rapporté qu’Alkadi avait perdu environ 20 kilos pendant sa captivité.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole des forces de défense israéliennes, Daniel Hagari, a décrit le sauvetage comme une « mission complexe », affirmant que « les commandos ont sauvé Alkadi d’un tunnel souterrain sur la base de renseignements précis ».

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a souligné l’engagement du gouvernement à rapatrier tous les otages. « Nous y parvenons de deux manières principales : par des négociations et par des opérations de sauvetage », a déclaré M. Netanyahu. Il a également souligné la nécessité de maintenir la présence militaire israélienne à Gaza.

Une délégation israélienne doit partir mercredi pour poursuivre des négociations indirectes à Doha sur un éventuel accord qui comprendrait un cessez-le-feu et l’échange d’otages et de prisonniers entre les deux parties belligérantes, selon Xinhua, citant un responsable gouvernemental.

De la fumée s'élève près de l'hôpital Nasser après le bombardement israélien sur Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 août 2024. /CFP

Par ailleurs, au moins six Palestiniens ont été tués et sept autres blessés dans une frappe aérienne israélienne sur la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré mardi la Défense civile palestinienne.

« Nos équipes ont récupéré six corps sans vie et trouvé sept blessés dans une maison ciblée par des avions de guerre israéliens à l’ouest de Khan Younis », a indiqué la Défense civile dans un communiqué de presse.

Dans une déclaration distincte, la Défense civile a accusé les forces israéliennes d’avoir déplacé et expulsé violemment des civils dans des zones résidentielles, ce qui a entraîné « la mort et les blessures de centaines de citoyens non armés ».

L’armée israélienne n’a pas encore commenté cet incident.

Les attaques israéliennes en cours ont jusqu’à présent fait plus de 40 400 morts à Gaza, selon les autorités sanitaires locales.

Des Palestiniens déplacés font la queue parmi les tentes pour recevoir de la nourriture, distribuée par des organisations caritatives à Dair El-Balah, dans la bande de Gaza, le 27 août 2024. /CFP

Malgré les violences meurtrières à Gaza et les récents ordres d’évacuation israéliens perturbant davantage les opérations d’aide, Gilles Michaud, le sous-secrétaire général à la sûreté et à la sécurité, a déclaré mardi que les livraisons de secours se poursuivaient.

« Les Nations Unies sont déterminées à rester à Gaza pour apporter une aide vitale aux civils palestiniens et avec eux », a déclaré le responsable onusien. « L’acheminement de l’aide humanitaire se poursuit, un exploit formidable étant donné que nous opérons aux plus hautes périphéries du risque tolérable. »

Michaud a déclaré que les humanitaires ont été dans la ligne de mire tout au long de la crise, « de loin la plus meurtrière jamais enregistrée par l’ONU ».

Il a qualifié les récents ordres d’évacuation massive comme les derniers d’une longue liste de menaces insupportables pour l’ONU et le personnel humanitaire.

« Comme la plupart des Palestiniens de Gaza, nous commençons à manquer d’espaces sûrs pour notre personnel », a déclaré M. Michaud. « Le moment ne pourrait pas être plus mal choisi, avec le début d’une campagne massive de vaccination contre la polio prévue la semaine prochaine, pour laquelle un grand nombre de membres du personnel devront se rendre dans la bande de Gaza. »

Il a déclaré que la série d’ordres d’évacuation donnés par les forces de défense israéliennes le week-end dernier aggrave les menaces sécuritaires existantes et a un impact sérieux sur le rythme des livraisons d’aide en toute sécurité.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué que le personnel du Programme alimentaire mondial (PAM) avait dû déménager dans d’autres locaux de l’ONU, abandonnant ainsi ses bureaux et ses maisons d’hôtes à Deir al Balah. Malgré ces difficultés, l’agence continue de fournir une aide alimentaire.

« Outre la perte d’entrepôts et d’autres locaux humanitaires en raison des ordres d’évacuation, il reste difficile de se déplacer dans le sud de la bande de Gaza en raison de la surpopulation grave et des déplacements continus », a déclaré OCHA.

Le bureau a déclaré que l’accès des partenaires humanitaires de l’ONU au nord de Gaza est particulièrement difficile car il nécessite une coordination avec les autorités israéliennes et le passage par un point de contrôle interne.

Selon OCHA, les projets d’approvisionnement en carburant des hôpitaux du nord de Gaza ont entraîné cinq refus d’accès la semaine dernière, laissant certains hôpitaux sans nouvelles provisions de carburant pendant plus de dix jours. La dépendance au carburant pour faire fonctionner les générateurs de secours est totale, les autorités israéliennes ayant coupé l’approvisionnement en électricité de la bande de Gaza en octobre.

(Avec la contribution des agences)