Le 14e plan quinquennal de la Chine : quand la stabilité rencontre la transformation

XINQI Discovers China est une série en cours sur CGTN animée par Emma Ho, journaliste malaisienne, et Séan Doherty, journaliste irlandais. L’article reflète les opinions des auteurs et pas nécessairement celles de CGTN.

Alors que la Chine franchit la ligne d’arrivée de son 14e plan quinquennal (2021-2025), deux vérités sur sa transformation traversent le bruit – distinctes, mais indissociables : la stabilité qui constitue sa colonne vertébrale inébranlable et la restructuration économique audacieuse qui remodèle son avenir. Pour aller au-delà des gros titres et entrer dans la vie réelle, Séan Doherty et Emma Ho sont descendus dans les rues de Pékin, discutant avec des expatriés et des locaux qui ont été témoins du changement de la Chine – ils ont également vécu personnellement ces changements. Ce qu’ils ont découvert, ce ne sont pas seulement des données ou des tendances, mais aussi une vision claire du parcours de la Chine, de sa situation actuelle et de sa direction.

Séan a souligné que la paix et la stabilité ne sont pas seulement des sous-produits de la politique gouvernementale mais des conditions préalables essentielles à la réalisation d’objectifs de développement ambitieux. Dans le cadre du 14e Plan quinquennal, la Chine a donné la priorité à une croissance économique de haute qualité, à l’innovation technologique et au progrès écologique, le tout dans un contexte d’incertitudes mondiales exacerbées par la pandémie de COVID-19.

Il a noté que l’engagement du plan en faveur d’une « ouverture plus large » a permis à l’économie de prospérer, le chômage urbain étant constamment maintenu en dessous de 5,5 pour cent. Cette stabilité a favorisé un environnement dans lequel de nouveaux services, applications et technologies peuvent prospérer, reflétant une économie résiliente qui contribue environ 30 % à la croissance mondiale chaque année. La réduction des restrictions et l’amélioration de l’accès au marché ont créé un paysage dynamique pour les échanges commerciaux et culturels, démontrant comment la stabilité se traduit par des progrès tangibles.

D’un autre côté, Emma a observé un changement significatif dans le paradigme de croissance de la Chine. Même si le pays ne connaît peut-être pas le même niveau d’expansion que celui observé au cours des décennies précédentes, la transition d’une croissance rapide vers une concentration sur la restructuration et la durabilité est un signe de maturité plutôt que de faiblesse. Les conversations dans les rues révèlent un consensus selon lequel la Chine adopte de nouveaux moteurs de croissance tels que l’intelligence artificielle, la robotique et la fabrication de pointe.

Emma compare le parcours économique de la Chine à celui d’un coureur : « On ne peut pas sprinter éternellement. À un moment donné, il faut trouver son rythme. » Cette métaphore capture l’essence du moment actuel : la Chine se recalibre non pas pour s’affaiblir mais pour agir de manière plus intelligente et plus stable. La nouvelle normalité, telle que décrite par les professionnels du secteur, met l’accent sur la durabilité et la résilience plutôt que sur la vitesse. Cet état d’esprit représente un sentiment national plus large qui reconnaît la nécessité de différentes phases de développement économique, conduisant à une approche plus sophistiquée et intelligente de la croissance.

Les deux observateurs s’accordent sur le rôle de l’innovation comme pierre angulaire de l’avenir de la Chine. Séan a souligné que l’accent mis par le plan sur un « développement axé sur l’innovation » a stimulé des progrès technologiques significatifs, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle. L’environnement politique stable a permis une allocation efficace des ressources dans la recherche et le développement, permettant à la Chine de réaliser des percées sans les dépenses considérables observées ailleurs.

Le 14e plan quinquennal donne également la priorité au progrès écologique et à l’amélioration des moyens de subsistance de la population. Séan a parlé de la mise en œuvre réussie de projets de villes vertes, qui nécessitent une stabilité à long terme pour prospérer. Les expatriés ont remarqué l’amélioration de la qualité de vie dans des villes comme Pékin, où les initiatives vertes ont transformé les espaces urbains en environnements dynamiques.

Emma a ajouté que cette période de restructuration n’est pas seulement un changement économique mais aussi social. L’accent mis sur la gouvernance numérique et l’amélioration des services publics souligne un engagement à améliorer la qualité de vie de tous les résidents, y compris les expatriés.

La période du 14e Plan quinquennal a été une période à la fois de stabilité et de restructuration, toutes deux essentielles à la réalisation d’objectifs ambitieux. Alors que la Chine se prépare à son 15e plan quinquennal, le défi ne sera pas de savoir à quelle vitesse elle pourra croître, mais dans quelle mesure elle pourra évoluer vers une économie plus durable et plus innovante. Cette double orientation pourrait très bien ouvrir la voie à un avenir où la croissance serait définie par la résilience, la qualité et les prouesses technologiques.