Le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmed al Sharaa (absent) et le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan tiennent une conférence de presse conjointe après leur réunion à Damas, en Syrie, le 22 décembre 2024. /CFP

La Turquie mènera une offensive transfrontalière dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des YPG si le groupe ne répond pas aux exigences d’Ankara, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, tout en ajoutant que les nouveaux dirigeants syriens doivent s’attaquer à la question.

Türkiye considère les YPG, qui dirigent les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées aux États-Unis, comme un groupe terroriste lié aux militants kurdes menant une insurrection vieille de plusieurs décennies contre l’État turc.

Tout en demandant à plusieurs reprises à son allié de l’OTAN, Washington, de cesser son soutien au groupe, Ankara a mené plusieurs incursions contre les YPG dans le passé et contrôle des pans de territoire dans le nord de la Syrie.

Depuis l’éviction de l’ancien président syrien Bachar al-Assad le mois dernier par les rebelles, dont certains ont soutenu la Turquie, Ankara a exigé que les YPG soient dissous, que ses militants non syriens et ses combattants terroristes étrangers quittent la Syrie ou soient rapatriés dans leurs pays d’origine. et ses dirigeants se rendent.

S’adressant à la chaîne de télévision CNN Turk, Fidan a déclaré que Türkiye pensait que la nouvelle administration syrienne devait aborder la question de la présence des YPG, mais a ajouté que cela pourrait prendre du temps étant donné qu’une période de transition est en cours à Damas.

Interrogé sur ce que ferait la Turquie si Damas était incapable de résoudre le problème, Fidan a répondu « tout ce qui est nécessaire ». Lorsqu’on lui a demandé ce que cela impliquait, il a répondu « une opération militaire », tout en ajoutant que les nouveaux dirigeants syriens avaient également le pouvoir de combattre seuls les YPG.

Les FDS ont joué un rôle clé dans la défaite des militants de l’État islamique entre 2014 et 2017. Le groupe y garde toujours des combattants de l’État islamique dans des camps de prisonniers, mais est en retrait depuis la chute d’Assad.

Türkiye a déclaré que les nouveaux dirigeants syriens avaient fait part de leur proposition de reprendre la gestion des prisons des camps.

Fidan, qui a été le premier ministre des Affaires étrangères à se rendre à Damas depuis la chute d’Assad le mois dernier, a déclaré que le président turc Tayyip Erdogan avait ordonné que des soldats turcs prennent en charge la gestion des prisons du camp si les nouveaux dirigeants syriens n’étaient pas en mesure de le faire.