L'agence scientifique nationale australienne a annoncé un nouveau projet ciblant deux espèces de moustiques pour prévenir la dengue, le virus Zika et la fièvre jaune. /CFP

L’agence scientifique nationale australienne a annoncé un nouveau projet visant à lutter contre les moustiques vecteurs de maladies.

Lancé mardi, Oxitec Australie, une collaboration entre l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO) et la société britannique de biotechnologie Oxitec, va libérer des moustiques mâles génétiquement modifiés porteurs d’un gène capable de réduire le nombre de femelles nuisibles.

Cette coentreprise ciblera deux des espèces de moustiques porteurs de virus les plus meurtrières du Pacifique, Aedes aegypti et Aedes albopictus, afin de prévenir la propagation de la dengue, du virus Zika et de la fièvre jaune.

Brett Sutton, directeur de la santé et de la biosécurité au CSIRO, a décrit cette nouvelle entreprise comme une opportunité pour lutter contre la menace croissante des ravageurs envahissants et exotiques.

« Des facteurs tels que le changement climatique et la résistance croissante aux pesticides ne feront qu’engendrer de plus grands défis pour la santé des Australiens et de notre région en raison des maladies à transmission vectorielle », a-t-il déclaré.

« Cette plateforme technologique pourrait également être utilisée pour développer des solutions contre un large éventail de ravageurs qui menacent le bétail, les cultures et nos systèmes alimentaires », a-t-il déclaré.

La dengue est l'infection virale la plus répandue transmise par les moustiques Aedes, avec environ 40 000 décès par an. /CFP

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les maladies à transmission vectorielle représentent plus de 17 pour cent de toutes les maladies infectieuses et causent plus de 700 000 décès chaque année dans le monde.

La dengue est l’infection virale la plus répandue transmise par les moustiques Aedes, avec environ 40 000 décès par an.

Les moustiques Aedes aegypti autolimitatifs d’Oxitec sont génétiquement modifiés pour porter un gène conçu en laboratoire. Lorsque les mâles relâchés se reproduisent avec des femelles sauvages, le gène surcharge la progéniture avec une protéine appelée tTAV.

La protéine tue les femelles piqueuses mais laisse les mâles continuer à la transmettre.

Oxitec Australie travaille également au développement d’une solution contre le moustique tigre asiatique, Aedes albopictus, afin de contribuer à prévenir un risque d’invasion majeur en Australie continentale.

Ce moustique hautement invasif et agressif est déjà présent dans les îles du détroit de Torres, au large de la côte nord de l’Australie, où il propage les virus de la dengue, du Zika et du chikungunya.