Un membre du personnel traverse une ferme de panneaux solaires flottants, la centrale électrique de Da Mi, dans la province de Binh Thuan, au Vietnam. /CFP

Alors que l’attention mondiale est portée sur les énergies renouvelables, la Chine et le Vietnam – deux économies voisines dynamiques en Asie – ont noué des liens solides dans le domaine des nouvelles énergies.

Conscientes de l’immense potentiel des sources d’énergie renouvelables et de la nécessité de lutter contre le changement climatique, les deux pays se sont lancées dans des initiatives ambitieuses en matière d’énergie propre. Cette collaboration a conduit à des avancées significatives dans les domaines de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et des véhicules électriques.

L’énergie éolienne est l’un des piliers de la coopération sino-vietnamienne dans le domaine des nouvelles énergies. Dotés de vastes côtes et d’abondantes ressources éoliennes, les deux pays disposent de conditions idéales pour la production d’énergie éolienne. Les entreprises chinoises, réputées pour leurs prouesses technologiques et leurs solutions rentables, investissent activement dans le secteur éolien vietnamien.

Depuis fin 2020, date à laquelle la première éolienne chinoise a été installée dans la province de Ninh Thuan, au centre du Vietnam, la présence de la technologie éolienne chinoise au Vietnam s’est accrue. Le pays a investi dans des dizaines de projets éoliens au Vietnam, qui est devenu la principale destination d’exportation des éoliennes chinoises.

La centrale solaire de Phu My, un mastodonte de 330 mégawatts, se dresse fièrement sur l’étendue côtière et sablonneuse de la province de Binh Dinh, au Vietnam. Ce projet d’envergure est une pierre angulaire du Plan national de développement de l’énergie 7 du pays et se targue d’être la plus grande centrale photovoltaïque du centre du Vietnam. Son emplacement stratégique et son impressionnante envergure en font un acteur essentiel de la transition du pays vers un avenir énergétique durable.

Construite par la Power Construction Corporation of China, la centrale de Phu My est bien plus qu’un simple générateur d’électricité. Sa conception témoigne d’une vision d’avenir qui va au-delà de la production d’électricité.

Le projet prévoit des extensions potentielles dans des secteurs énergétiques complémentaires. Cela comprend l’exploration de solutions de stockage d’énergie, la production d’hydrogène et d’ammoniac propres, et même la possibilité de dessaler l’eau de mer à l’aide d’énergies renouvelables. Ces plans ambitieux soulignent le potentiel de la centrale en tant que pôle d’énergie propre à multiples facettes.

Une éolienne construite sur le terrain d'un cimetière du parc éolien de Phu Lac, dans la province de Binh Thuan, au sud du Vietnam. /CFP

L’énergie solaire est un autre domaine clé de coopération entre la Chine et le Vietnam. Les deux pays bénéficient d’un ensoleillement important, ce qui fait de l’énergie solaire une option viable et attrayante pour la production d’énergie propre. Les fabricants chinois de panneaux solaires, connus pour leur efficacité et leur prix abordable, ont établi une forte présence sur le marché vietnamien.

Les entreprises chinoises du secteur de l’énergie solaire construisent leurs chaînes industrielles au Vietnam depuis 2014. Plus d’une douzaine d’entreprises ont investi plus de 2 milliards de dollars pour construire le plus grand pôle industriel de l’énergie solaire au Vietnam.

La demande d’électricité du Vietnam est en hausse, stimulée par une croissance économique rapide. Pour répondre à cette demande croissante d’énergie, le pays se tourne de plus en plus vers ses voisins pour importer de l’électricité. Selon Le Van Luc, directeur adjoint de l’Autorité de l’électricité et des énergies renouvelables, les importations annuelles d’électricité en provenance de Chine et du Laos devraient passer de 1 000 MW actuellement à 3 000 MW d’ici 2025, et à 5 000 MW d’ici 2030.

Cependant, le système de production d’électricité du Vietnam est confronté à des défis. Le pays a largement exploité son potentiel hydroélectrique, la quasi-totalité des sources hydroélectriques de grande et moyenne taille étant déjà en exploitation. En conséquence, la contribution de l’hydroélectricité à l’approvisionnement global en électricité devrait diminuer à seulement 12,4 % d’ici 2030. Ce déclin, associé à une demande croissante, va aggraver la pénurie d’électricité du pays.

Le problème est aggravé par le retard pris par le développement des projets énergétiques au Vietnam. La capacité totale des sources d’énergie qui devraient être opérationnelles entre 2016 et 2030 s’élève à environ 78 300 MW, ce qui est nettement inférieur au plan national révisé de développement de l’électricité de plus de 17 500 MW.

Un automobiliste traverse la centrale électrique au charbon de Vinh Tan, dans la province de Binh Thuan, au sud du Vietnam. /CFP

La Chine et le Vietnam collaborent également pour promouvoir l’adoption des véhicules électriques. Les deux pays se sont fixé des objectifs ambitieux en matière de pénétration des véhicules électriques, reconnaissant les avantages environnementaux et économiques du transport électrique.

Pour soutenir le marché croissant des véhicules électriques, la Chine et le Vietnam investissent dans les infrastructures de recharge et les technologies de batteries. Des coentreprises entre des entreprises chinoises et vietnamiennes sont en cours de création pour établir un écosystème de véhicules électriques robuste.

Le partenariat naissant entre la Chine et le Vietnam dans le secteur des véhicules électriques transforme rapidement le paysage des transports en Asie du Sud-Est. Les deux pays ont reconnu l’impératif de transition vers des modes de transport plus propres et plus durables et se sont fixé des objectifs ambitieux en matière d’adoption des véhicules électriques.

La Chine, leader mondial de la technologie et de la fabrication de véhicules électriques, est devenue un collaborateur clé du Vietnam. Les fabricants chinois de véhicules électriques, réputés pour leur recherche et développement de pointe, associés à des prix compétitifs, ont réussi à pénétrer le marché vietnamien. Les modèles qui offrent un équilibre entre prix abordable, performances et autonomie se sont avérés particulièrement populaires auprès des consommateurs vietnamiens.

Au-delà de la fabrication de véhicules, les deux pays investissent massivement dans la création d’un écosystème complet de véhicules électriques. Cela comprend le développement d’infrastructures de recharge, un élément essentiel pour une adoption généralisée des véhicules électriques. Des coentreprises établissent un réseau solide de stations de recharge à travers le Vietnam, garantissant aux propriétaires de véhicules électriques un accès pratique aux installations de recharge.

En outre, l’expertise chinoise en matière de technologie des batteries est mise à profit pour renforcer les capacités du Vietnam en matière de véhicules électriques. Des collaborations dans la recherche, le développement et la production de batteries sont en cours, visant à créer une chaîne d’approvisionnement nationale en batteries et à réduire la dépendance aux importations.

Le partenariat sino-vietnamien en matière de véhicules électriques devrait se renforcer et favoriser une croissance économique significative, la création de nouveaux emplois et l’amélioration de la qualité de l’air. En combinant les prouesses technologiques de la Chine avec le marché vietnamien en pleine croissance, les deux pays sont en passe de devenir des leaders régionaux de la mobilité électrique.

Dans l’ensemble, la coopération sino-vietnamienne dans le domaine des nouvelles énergies témoigne du partenariat croissant entre les deux pays. En combinant l’expertise technologique de la Chine avec le potentiel commercial du Vietnam, les deux pays font des progrès significatifs vers un avenir durable et à faibles émissions de carbone.