Quand la nature rencontre la culture : d'une plante toxique au papier précieux

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Une plante unique pousse au cœur de la réserve naturelle nationale de Chaqingsongduo, dans la préfecture autonome tibétaine de Garze, dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine. Connue localement sous le nom de « plante venimeuse du loup » en raison de sa teneur en coumarine toxique, la stellera chinoise revêt une importance particulière pour les communautés tibétaines qui habitent la région. Ses rhizomes, riches en fibres libériennes, sont une ressource prisée pour la fabrication traditionnelle du papier depuis plus d’un millénaire.

Chongba, une artisane qualifiée de la préfecture, pratique cette tradition ancestrale. Chaque année, d’août à septembre, elle s’aventure dans les montagnes pour récolter la stellera chinoise. Le papier qui en résulte, réputé pour sa durabilité et ses propriétés uniques, est un élément de base de la culture tibétaine depuis des siècles. Sa nature toxique, tout en dissuadant les insectes et les nuisibles, le rend particulièrement populaire pour l’impression d’écritures bouddhistes et la création d’œuvres d’art complexes. Au-delà des applications religieuses et artistiques, le papier stellera a également été utilisé pour fabriquer des objets décoratifs, des lanternes et d’innombrables autres objets.

Reconnaissant son importance culturelle, la technique de fabrication du papier à l’aide de la stellera chinoise a été reconnue comme faisant partie du premier lot de patrimoines culturels immatériels nationaux de la Chine. Cette désignation souligne l’importance de préserver cet artisanat ancien et de garantir sa pratique continue pour les générations à venir.

(Image de couverture conçue par Yu Peng de CGTN)