Les nouvelles tendances mondiales telles que les tensions géopolitiques, la révolution numérique et le changement climatique remodèlent le paysage du développement axé sur le commerce, a déclaré l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un rapport phare publié lundi.
Dans l’édition 2024 du « Rapport sur le commerce mondial », l’OMC a déclaré que des facteurs mondiaux tels que les tensions géopolitiques, les conflits régionaux et les sanctions commerciales ont eu un impact sur les fondements stables de la croissance économique mondiale au cours des 30 dernières années, conduisant potentiellement à une fragmentation du commerce.
D’un autre côté, l’augmentation de l’intensité capitalistique et des compétences dans le secteur manufacturier moderne a réduit les possibilités de croissance tirée par le secteur manufacturier dans les économies à faible revenu. Dans le même temps, le changement climatique pose des défis encore plus grands, en particulier pour ces pays.
Le rapport met également en avant les nouvelles opportunités offertes par ces tendances mondiales. Par exemple, les économies en développement peuvent réduire les coûts du commerce grâce à la numérisation, s’orienter vers une croissance axée sur les services ou saisir la demande de ressources renouvelables dans le cadre de la transformation verte mondiale pour parvenir au développement.
Le rapport présente des preuves solides montrant que le commerce a joué un rôle crucial dans la réduction des disparités de revenus entre les économies depuis la création de l’OMC il y a 30 ans.
« Le principal enseignement du rapport est peut-être sa réaffirmation du rôle transformateur du commerce dans la réduction de la pauvreté et la création d’une prospérité partagée », a déclaré la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, dans sa préface au rapport.
« Mais le deuxième point le plus important à retenir est que nous pouvons faire beaucoup plus pour que le commerce et l’OMC fonctionnent mieux pour les économies et les populations laissées pour compte au cours des 30 dernières années de mondialisation », a-t-elle ajouté.
Le rapport note qu’entre 1996 et 2021, une part élevée du commerce dans le PIB était fortement liée à une croissance plus rapide dans les économies à revenu faible et intermédiaire, les aidant à réduire l’écart de PIB par habitant avec les économies à revenu élevé.
L’OMC a souligné la nécessité de politiques nationales de soutien telles que la formation professionnelle, les allocations de chômage, l’éducation pour une main-d’œuvre plus qualifiée et plus mobile, et la politique de concurrence pour garantir que les consommateurs bénéficient de prix plus bas, ainsi que d’infrastructures fiables et de marchés financiers performants.
Il a appelé à la réduction des coûts du commerce, à la réduction de la fracture numérique et à la mise à jour des règles de l’OMC pour tenir compte de l’importance croissante du commerce des services et des secteurs numériques et verts.
Le rapport appelle également à une meilleure coordination entre les organisations internationales, car cela pourrait contribuer à exploiter les synergies entre les politiques commerciales et les politiques complémentaires, et à renforcer l’inclusion entre les économies et au sein de celles-ci.