La Chine et l’Afrique entretiennent des relations commerciales et diplomatiques depuis près de 70 ans. Ces 24 dernières années ont toutefois été marquées par une intensification significative de cette coopération, notamment avec la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) en 2000.
Au cours des sept dernières décennies, les relations entre les deux partenaires ont connu des hauts et des bas, façonnées par les aléas de chacun. La lutte de la Chine contre l’impérialisme occidental et son cheminement ultérieur vers l’autodétermination ont été difficiles. De même, les nations africaines ont lutté avec acharnement pour vaincre le colonialisme européen, obtenant finalement leur indépendance et leur autonomie.
Si la Chine a réussi à éradiquer la pauvreté absolue, de nombreux pays africains continuent de lutter contre ce problème. La clé du succès socioéconomique de la Chine réside dans sa capacité à adapter son modèle de développement à sa situation particulière lors de la formulation et de la mise en œuvre de ses objectifs. Cette adaptabilité a été essentielle à ses progrès.
Le sommet du FOCAC témoigne de l’engagement de la Chine à atteindre son objectif déclaré de sortir les pays du Sud de la pauvreté et de les guider vers la modernisation. En tant que plus grand pays en développement du monde et deuxième économie mondiale, la Chine a noué des liens solides avec les pays africains pour partager son succès avec des résultats mutuellement bénéfiques.
Lors de la cérémonie d’ouverture du FOCAC à Pékin le 5 septembre, le président chinois Xi Jinping a délivré un message tourné vers l’avenir mettant l’accent sur l’avenir des relations sino-africaines.
M. Xi a présenté la vision de la Chine en matière de modernisation, soulignant qu’elle offre aux pays africains une opportunité importante de transformer leurs économies. Cette vision s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui sert de plan directeur pour le développement durable et la croissance économique du continent.
Les 10 plans d’action de partenariat pour faire avancer ensemble la modernisation, présentés par M. Xi, sont complets et répondent aux besoins urgents des pays africains. Au-delà des aspects pratiques du développement socio-économique, ces propositions reflètent également une intelligence émotionnelle et une empathie envers l’Afrique, tant sur le plan bilatéral que collectif.
Les plans d’action couvrent des domaines tels que la prospérité commerciale, la coopération dans la chaîne industrielle, la connectivité, le développement vert, la santé, l’agriculture et les moyens de subsistance. Ils incluent également des domaines non physiques essentiels tels que l’apprentissage mutuel entre les civilisations, les échanges culturels entre les peuples et la sécurité commune. Ces résumés reflètent l’esprit de sincérité, les résultats concrets, l’amitié et la bonne foi qui sous-tendent la coopération sino-africaine.
L’engagement de la Chine à investir 360 milliards de yuans (50,69 milliards de dollars) dans ces projets au cours des trois prochaines années reflète un partenaire qui a soigneusement étudié ses initiatives. Tout comme la Chine a mené à bien des projets d’infrastructures en Afrique grâce à l’initiative Ceinture et Route, ces nouveaux plans devraient atteindre leurs objectifs.
La mise en œuvre réussie de ces plans d’action de partenariat contribuera au développement d’un tiers de la population mondiale, à la réduction de la pauvreté dans le monde et à la résolution des défis auxquels sont confrontés les pays du Sud et le reste du monde. L’Initiative de développement mondial, l’Initiative de sécurité mondiale et l’Initiative de civilisation mondiale de la Chine joueront un rôle essentiel dans la réalisation de ces objectifs.
Les dirigeants africains ont besoin d’un partenaire solide pour les aider à surmonter les contraintes socioéconomiques qui subsistent du colonialisme et du néocolonialisme. Ils reconnaissent que la Chine représente leur meilleure opportunité de développement. Par exemple, contrairement à la désinformation occidentale suggérant que le Kenya prend ses distances avec la Chine, la camaraderie entre Xi et le président kenyan William Ruto lors du sommet a démontré le lien durable qui existe entre les deux nations.
La semaine dernière, la Chine s’est engagée à aider le Kenya à achever plusieurs projets d’infrastructures en suspens en lui accordant un prêt de 311 millions de dollars. Cet accord ne signifie pas que le Kenya est accablé par les prêts chinois, ni que la Chine doute de la capacité ou de la volonté du Kenya à rembourser ses dettes. La confiance qui s’est développée au fil des ans entre les deux pays ne peut pas être facilement ébranlée par des influences géopolitiques extérieures.
Il est intéressant de noter que les institutions de Bretton Woods ont dû faire face à une forte réaction de la jeunesse kenyane au début de l’année en raison de leurs conditions de prêt très dures. Ces conditions ont conduit à des hausses d’impôts insoutenables, à une hausse des prix des produits de base et à une aggravation du coût de la vie pour la plupart des Kenyans.
Le discours de M. Xi a mis en évidence la maturité des relations sino-africaines. Il est temps de passer aux choses sérieuses, les deux partenaires affichant un engagement indéfectible à mettre en œuvre les 10 plans d’action de partenariat pour leur bénéfice mutuel dans cette nouvelle ère.