Vue de la ville de Shanghai, Chine, 29 octobre 2024. /CFP

Un nouveau rapport du groupe de réflexion China Finance 40 Forum (CF40) a exhorté lundi les décideurs politiques à accélérer les réductions des taux d’intérêt et à augmenter les dépenses publiques pour stimuler la demande.

La Chine a récemment mis en œuvre une série de mesures, notamment des réductions de taux d’intérêt, pour soutenir la croissance économique. Ces mesures ont toutefois suscité des inquiétudes quant à leur impact potentiel sur la rentabilité des banques.

Les analystes affirment dans le rapport CF40 qu’une réduction des taux directeurs est nécessaire pour répondre à une demande insuffisante. Même si la banque centrale est consciente des risques qui pèsent sur la rentabilité des banques, le rapport affirme que les coûts de l’inaction pourraient être encore plus élevés. La faiblesse persistante de la demande pourrait entraîner une augmentation des prêts non performants et une pression accrue sur les marges des banques.

Au cours de cette année, le taux préférentiel des prêts (LPR) sur cinq ans, une référence clé pour les taux hypothécaires, a été réduit de 60 points de base cumulés en trois réductions distinctes. Les mesures politiques récentes comprennent une réduction de 20 points de base du taux directeur et une réduction de 50 points de base du taux de réserves obligatoires pour les institutions financières.

« Il est vrai que certaines institutions financières peuvent être confrontées à des pressions de faillite », a déclaré Zhang Bin, chercheur principal au CF40. « Cependant, cela ne justifie pas une réticence à réduire les taux d’intérêt. La banque centrale peut prendre les mesures nécessaires pour remédier aux difficultés des institutions financières. »

Le rapport suggère que, pour stimuler la demande, les dépenses publiques devraient dépasser l’objectif de croissance combiné du PIB et de l’inflation. Zhang a expliqué que si la Chine vise un taux de croissance du PIB de 5 pour cent et un taux d’inflation de 2 pour cent l’année prochaine, les dépenses publiques générales devraient croître à un taux supérieur à 7 pour cent. Au cours des années précédant la pandémie, la croissance des dépenses budgétaires globales de la Chine a dépassé 10 %, a ajouté Zhang.

Guo Kai, chercheur principal au CF40, a fait écho au point de vue de Zhang, soulignant la nécessité d’un objectif de PIB nominal pour relever les défis d’un environnement de taux d’intérêt bas. Si la croissance du PIB réel ralentit, les décideurs politiques pourraient alors mettre en œuvre des politiques budgétaires ou monétaires expansionnistes pour stimuler l’inflation et maintenir la dynamique économique.

Les analystes sont optimistes quant au récent programme politique global. Ils estiment que la mise en œuvre efficace de ces mesures sera cruciale pour maximiser leurs bénéfices et jeter les bases d’une future croissance économique durable.