L'application Google Chrome, à gauche, sur un smartphone installé dans le quartier du Queens à New York, aux États-Unis, le 19 novembre 2024. /CFP

Google, société d’Alphabet, doit vendre son navigateur Chrome, partager ses données et ses résultats de recherche avec ses concurrents et prendre toute une série d’autres mesures pour mettre fin à son monopole sur la recherche sur Internet, ont déclaré mercredi les procureurs américains devant un juge.

De tels changements aboutiraient essentiellement à ce que Google soit fortement réglementé pendant 10 ans, le soumettant à la surveillance du même tribunal fédéral de Washington qui a jugé que l’entreprise maintenait un monopole illégal dans la recherche en ligne et la publicité associée.

Google contrôle environ 90 pour cent du marché de la recherche en ligne.

« Le comportement illégal de Google a privé ses concurrents non seulement de canaux de distribution essentiels, mais également de partenaires de distribution qui pourraient autrement permettre à des concurrents d’entrer sur ces marchés par des moyens nouveaux et innovants », a déclaré le ministère américain de la Justice (DOJ) dans un dossier judiciaire.

Les documents judiciaires déposés mercredi soir développent un exposé antérieur sur la manière dont les États-Unis souhaitent mettre fin au monopole de Google.

Google avait alors qualifié ces propositions de radicales, affirmant qu’elles nuiraient aux consommateurs et aux entreprises américains et ébranleraient la compétitivité américaine en matière d’intelligence artificielle. L’entreprise a annoncé qu’elle ferait appel.

Les demandes du ministère de la Justice sont très variées, notamment l’interdiction à Google de réintégrer le marché des navigateurs pendant cinq ans et l’insistance de Google à vendre son système d’exploitation mobile Android si d’autres solutions ne parviennent pas à rétablir la concurrence.

Le DOJ a également demandé l’interdiction à Google d’acheter ou d’investir dans des produits concurrents en matière de recherche, des produits d’intelligence artificielle basés sur des requêtes ou des technologies publicitaires.

Le DOJ et une coalition d’États souhaitent que le juge de district américain Amit Mehta mette fin aux accords exclusifs dans lesquels Google verse des milliards de dollars chaque année à Apple et à d’autres fournisseurs d’appareils pour que son moteur de recherche soit le moteur de recherche par défaut sur leurs tablettes et smartphones.

Google aura l’occasion de présenter ses propres propositions en décembre.

Mehta a prévu un procès sur ces propositions pour avril, même si le président élu Donald Trump et le prochain responsable antitrust du DOJ pourraient intervenir et changer de cap dans l’affaire.