Le monde d’aujourd’hui est confronté à une série de défis mondiaux complexes, notamment les inégalités de développement et le changement climatique. Ces questions nécessitent une action urgente et une coopération mondiale, et la nécessité d’un système international plus inclusif n’a jamais été aussi pressante.
De plus en plus, les pays du Sud font entendre leur voix, en faveur d’un ordre international qui donne la priorité à la prospérité partagée et à l’équité pour toutes les nations.
Parmi les défis auxquels est confronté le monde actuel en matière de développement, les inégalités restent les plus urgentes. Malgré la croissance économique mondiale, plus de 8 pour cent de la population mondiale vit toujours dans une pauvreté extrême, une grande partie de cette pauvreté étant concentrée en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Le pourcentage de personnes vivant dans une pauvreté modérée s’élève à 44 pour cent, un chiffre qui n’a pratiquement pas changé depuis 1990, selon la Banque mondiale.
Des facteurs historiques, tels que le colonialisme et les politiques commerciales mondiales inéquitables, continuent de perpétuer ces inégalités, les pays en développement étant souvent laissés pour compte dans le système économique mondial.
Le changement climatique complique encore davantage ce paysage. Même si les pays en développement sont les moins responsables des émissions mondiales, ils sont les plus vulnérables à leurs effets. L’élévation du niveau de la mer, les phénomènes météorologiques extrêmes et les sécheresses menacent les vies et les moyens de subsistance dans les pays du Sud. Pourtant, la réponse internationale à ces problèmes a souvent été inadéquate, laissant les nations vulnérables sans le soutien nécessaire pour y faire face.
En réponse à ces défis, les pays du Sud cherchent de plus en plus à façonner un ordre mondial plus équitable. Menés par la Chine, le Brésil et d’autres, ces pays ont plaidé en faveur de réformes de la gouvernance mondiale, exigeant que les institutions internationales reflètent mieux les intérêts du Sud.
Le groupe BRICS est un exemple clé de ce changement. Depuis leur création en 2009, les BRICS s’efforcent de contrebalancer la domination des puissances occidentales au sein d’institutions telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Les pays BRICS ont donné la priorité au développement économique, à la réduction de la pauvreté et aux investissements dans les infrastructures, dans le but de créer une économie mondiale plus inclusive.
L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » (BRI) constitue un autre effort majeur visant à soutenir les pays du Sud. La BRI a facilité des investissements à grande échelle dans les infrastructures en Asie, en Afrique et en Amérique latine, notamment dans les routes, les chemins de fer et les ports. Ces projets contribuent à réduire la dépendance à l’égard des institutions financières occidentales et à accroître le commerce et la connectivité entre les pays en développement.
En Amérique latine, la Chine a approfondi ses partenariats avec des pays comme le Brésil, l’Argentine et le Venezuela, en se concentrant sur l’énergie, l’agriculture et la technologie. Des initiatives telles que le Forum Chine-CELAC, qui rassemble des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, ont contribué à favoriser une plus grande intégration et coopération régionales, renforçant ainsi les liens entre la Chine et le Sud.
Le G20, créé en 1999, est devenu une plateforme où les préoccupations des pays du Sud sont de plus en plus entendues. Composé de pays développés et en développement, dont la Chine, l’Argentine, le Brésil et l’Afrique du Sud, le G20 est devenu un forum essentiel pour aborder les problèmes mondiaux tels que le changement climatique, les inégalités économiques et les crises sanitaires mondiales.
La crise financière mondiale de 2008 a marqué un tournant pour le G20, alors que les économies émergentes ont utilisé le forum pour exiger une plus grande représentation au sein des institutions financières mondiales. Ce changement a permis au G20 d’élargir son champ d’action, abordant non seulement les questions économiques mais également les défis liés au changement climatique, au développement durable et à la santé mondiale.
Lors des récents sommets du G20, les pays en développement ont fait pression en faveur de politiques plus inclusives. Par exemple, la Chine et le Brésil ont plaidé en faveur d’un soutien financier plus important pour l’adaptation au climat, de politiques commerciales mondiales plus justes et d’un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19.