Une usine intelligente produisant des véhicules électriques à Nanchang, province du Jiangxi, Chine, le 27 septembre 2024. /CFP

Les parties chinoise et européenne ont exprimé de sérieuses inquiétudes et leur mécontentement suite à la décision de l’Union européenne (UE) d’adopter des droits de douane définitifs allant jusqu’à 45 % sur les importations chinoises de véhicules électriques (VE) lors d’un vote vendredi. Ils ont averti que cette décision pourrait nuire à la compétitivité de l’industrie automobile européenne et ont appelé à une solution négociée.

« La Chine s’oppose fermement aux pratiques protectionnistes injustes, illégales et déraisonnables de l’UE, et s’oppose résolument aux droits compensateurs supplémentaires de l’UE sur les véhicules électriques chinois », a déclaré vendredi un porte-parole du ministère du Commerce. La décision de l’UE ne résoudra aucun problème, mais ne fera qu’ébranler la confiance et la détermination des entreprises chinoises et les empêchera de mener une coopération et des investissements en Europe, selon le porte-parole.

En réponse à cette question samedi, le Conseil chinois pour la promotion du commerce international a également exprimé sa ferme opposition, ajoutant qu’il soutiendrait la Chine et l’UE pour résoudre leurs différends par le dialogue et la consultation, afin de parvenir à une solution conforme aux les intérêts communs des deux parties et favorise le développement sain et stable des relations économiques et commerciales bilatérales.

La Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE a déclaré que l’enquête antisubventions menée par le bloc sur les véhicules électriques chinois était une « mesure protectionniste politiquement motivée et injustifiée », dans un communiqué publié vendredi. Cela compromet en fin de compte la compétitivité du marché européen et la vitalité de la chaîne d’approvisionnement mondiale des véhicules électriques, a ajouté l’organisation.

Véhicules électriques en attente d'être amarrés dans un port de la province du Jiangsu, en Chine, le 19 juillet 2024. /CFP

Du côté européen, les constructeurs automobiles se sont également prononcés contre la dernière mesure protectionniste du bloc.

Hildegard Müller, présidente de l’Association allemande de l’industrie automobile, a qualifié la décision de l’UE de « nouveau pas en avant vers la coopération mondiale ».

Tanja Gonner, directrice générale de la Fédération des industries allemandes, souligne quant à elle la nécessité de négociations continues pour prévenir les conflits commerciaux et équilibrer les intérêts de relations économiques stables entre l’Europe et la Chine.

Les visiteurs regardent les voitures électriques de la marque automobile chinoise BYD au salon international de l'automobile IAA Mobility 2023, à Munich, en Allemagne, le 6 septembre 2023. /CFP

Le géant automobile allemand Volkswagen a également appelé à une solution négociée, dans un communiqué publié vendredi. L’entreprise a affirmé que les tarifs prévus constituent une mauvaise approche et n’amélioreront pas la compétitivité de l’industrie automobile européenne.

BMW a mis en garde contre des conséquences négatives. « Le vote d’aujourd’hui est un signal fatal pour l’industrie automobile européenne », a déclaré le PDG de BMW, Oliver Zipse, aux médias locaux. « Une solution rapide est désormais nécessaire entre la Commission européenne et la Chine pour éviter un conflit commercial qui ne fera finalement que des perdants. »

Mercedes s’inquiète également de ses effets négatifs sur l’industrie. « Nous sommes convaincus que les droits de douane punitifs nuisent à la compétitivité d’une industrie à long terme », a déclaré une porte-parole citée par l’agence de presse allemande DPA.

Par ailleurs, Geely Holding, qui détient des participations dans le constructeur automobile suédois Volvo Cars, s’est dit vendredi déçu par le projet de la Commission européenne d’imposer des droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, estimant que cela pourrait entraver les relations économiques et commerciales. Volvo Cars espère éviter des droits de douane élevés lors de l’importation de ses véhicules électriques fabriqués en Chine en Europe en parvenant à un accord sur les prix, selon l’entreprise et le gouvernement suédois.

(Avec la contribution des agences)