Éoliennes et panneaux solaires en fonctionnement, ville de Tongliao, région autonome de Mongolie intérieure, Chine, 26 juillet 2024. /CFP

La croissance des énergies propres et les changements dans l’économie mondiale sont sur le point de ralentir la croissance de la demande énergétique, amenant le monde à un point charnière où la demande de combustibles fossiles atteindra son maximum d’ici 2030, a déclaré mercredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Dans son World Energy Outlook 2024, l’AIE a souligné que la croissance des énergies propres est suffisamment forte pour répondre à l’augmentation mondiale de la demande énergétique après 2030, entièrement grâce à des sources renouvelables.

L’AIE souligne qu’un système énergétique électrifié, dominé par les énergies renouvelables, est bien plus efficace que les systèmes traditionnels basés sur les combustibles fossiles, dans lesquels une grande partie de l’énergie est perdue sous forme de chaleur résiduelle.

Rien qu’en 2023, plus de 560 gigawatts de nouvelle capacité d’énergie renouvelable ont été ajoutés à l’échelle mondiale, avec des investissements dans des projets d’énergie propre approchant les 2 000 milliards de dollars par an, soit près du double du montant dépensé pour de nouveaux approvisionnements en combustibles fossiles.

Le rapport salue la contribution de la Chine, notant que le pays représentait 60 % de la nouvelle capacité renouvelable mondiale en 2023. D’ici le début des années 2030, la production d’énergie solaire photovoltaïque de la Chine devrait dépasser la demande actuelle d’électricité de l’ensemble des États-Unis.

Pour l’avenir, l’AIE prévoit que la demande d’électricité continuera de croître rapidement, dépassant la demande énergétique globale et marquant une transition vers un système énergétique mondial plus électrifié.

Cependant, malgré cette transition, la demande de gaz naturel liquéfié devrait croître à un taux annuel de plus de 2,5 % jusqu’en 2035, une révision à la hausse par rapport aux perspectives de l’année dernière et plus rapide que la hausse de la demande globale de gaz.

L’AIE prévoit également un relâchement des pressions sur le marché pétrolier, la capacité de production de brut inutilisée devant atteindre 8 millions de barils par jour d’ici 2030.

Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, a noté que cet excédent potentiel de pétrole et de gaz, dépendant des évolutions géopolitiques, pourrait conduire à un monde énergétique très différent de celui connu lors de la récente crise énergétique mondiale.