Mei-Ling Tan est une journaliste passionnée par l'Asie depuis plus de dix ans. Ayant grandi entre la France et Singapour, elle a développé une profonde compréhension des cultures et des dynamiques politiques du continent asiatique. Elle met aujourd'hui son expertise au service d'EurasiaTimes pour vous offrir des analyses pointues et des reportages de terrain.
Selon les données du Bureau national chinois des statistiques, le taux d’urbanisation des résidents permanents en Chine a augmenté en moyenne de 0,75 point de pourcentage par an depuis la fondation du pays.
Plus précisément, la période entre 1996 et 2010 a connu l’accélération la plus rapide, avec une augmentation annuelle moyenne de 1,39 point de pourcentage, marquant une période d’expansion urbaine rapide. Le rythme a depuis ralenti.
À partir de 2011, le taux de croissance annuel s’est établi en moyenne à 1,19 point de pourcentage avant de tomber en dessous de 1 point de pourcentage entre 2021 et 2023. Cela indique un ralentissement de l’urbanisation.
Cette décélération est avant tout liée au ralentissement économique global de la Chine ces dernières années.
Cependant, et plus important encore, cela s’aligne sur la nouvelle stratégie d’urbanisation du pays centrée sur la population proposée en 2014, qui a déplacé l’accent du développement urbain de la simple expansion vers la construction de villes plus vivables, résilientes et intelligentes, faisant ainsi progresser un développement urbain de haute qualité.
Afin de promouvoir un développement urbain ordonné et de haute qualité, la Chine a publié une série de documents politiques liés à la construction de villes vivables, intelligentes et résilientes.
Il s’agit notamment de la construction de villes harmonieuses et vivables décrites dans le 13e Plan quinquennal en 2016, du développement de villes intelligentes proposé dans le 14e Plan quinquennal en 2021 et des Lignes directrices pour la promotion de la construction d’infrastructures urbaines de nouveau type pour le développement d’infrastructures résilientes. Villes publiées conjointement par la Direction générale du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et la Direction générale du Conseil des Affaires d’Etat, le cabinet chinois, en novembre 2024.
Ces politiques mettent l’accent sur le renforcement des infrastructures urbaines, en particulier des infrastructures numériques, pour améliorer la qualité de vie des citadins et renforcer la gouvernance urbaine.
Le passage du développement urbain à la gouvernance urbaine s’aligne sur l’objectif de réforme visant à moderniser la gouvernance et les capacités nationales, formellement introduit lors de la troisième session plénière du 18e Comité central du PCC en novembre 2013. Il a été clarifié davantage lors de la troisième session plénière du 20e Comité central du PCC. Comité central en juillet 2024 que d’ici 2035, le pays vise à moderniser son système et sa capacité de gouvernance et à réaliser fondamentalement une modernisation socialiste.
Contrairement à la gestion administrative traditionnelle, le développement d’un cadre de gouvernance met l’accent sur une plus grande participation et initiative des acteurs sociaux. En améliorant continuellement les services d’exploitation et de gestion urbaines, la Chine a non seulement facilité la production et la vie quotidienne des citadins, mais leur a également donné les moyens de s’engager efficacement dans la gouvernance urbaine, permettant ainsi d’améliorer leur capacité et leur niveau de gouvernance urbaine.
Depuis août 2020, la Chine pilote la construction d’infrastructures urbaines de nouveau type dans certaines villes.
L’une des tâches clés consiste à établir des plates-formes de services d’exploitation et de gestion urbaines afin de faire progresser la gestion scientifique, raffinée et intelligente des villes.
S’appuyant sur les expériences pilotes, le ministère du Logement et du Développement urbain-rural a publié un avis en décembre 2021 pour accélérer le déploiement complet des plateformes de gestion et de services des opérations urbaines, ainsi que des données et normes techniques associées.
Essentiellement, ces plateformes ont exploité les technologies de l’information et les outils numériques pour intégrer les données liées à la gestion et aux services des opérations urbaines, permettant ainsi une surveillance, une analyse et des alertes précoces pertinentes en temps réel.
Les plateformes ont aidé les gouvernements à tous les niveaux à améliorer l’efficacité et la qualité de la gestion urbaine. Au-delà de l’amélioration de l’efficacité des services du côté de l’offre, certaines plateformes locales se concentrent davantage sur le développement de mécanismes permettant de recevoir et de répondre aux besoins des résidents urbains du côté de la demande.
Par exemple, Pékin a approfondi ses réformes pour répondre immédiatement aux plaintes, favorisant diverses formes de participation citoyenne et résolvant les problèmes au niveau local avant qu’ils ne dégénèrent. De même, la province du Zhejiang a avancé la réforme de sa ligne d’assistance téléphonique 12345, passant d’une approche axée sur la résolution des problèmes après l’apparition des plaintes à avant même que celles-ci n’apparaissent, passant ainsi d’une réponse passive à une gouvernance active.