Un membre du personnel travaille sur un hoverboard dans une usine de la préfecture autonome d'Ili Kazak, région autonome ouïgoure du Xinjiang, Chine, le 19 septembre 2023. /CFP

Alors que le monde célèbre la Journée des droits de l’homme le 10 décembre, la rhétorique familière des violations des droits de l’homme réapparaît avec une vigueur renouvelée. Au premier rang de ce discours, la Chine se retrouve souvent pointée du doigt par les pays occidentaux, accusée d’abus systémiques dans des régions comme la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Pourtant, ce récit ignore commodément la complexité des politiques internes de la Chine, ses réalisations socio-économiques et son adhésion aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Simultanément, cela détourne l’attention des profonds échecs de l’Occident dans le respect des droits de l’homme, tant au niveau national qu’international.

L’engagement de la Chine en faveur des droits de l’homme est évident dans ses politiques socio-économiques transformatrices au cours des dernières décennies. Depuis la réforme et l’ouverture de la fin des années 1970, le pays a sorti plus de 800 millions de personnes de l’extrême pauvreté, un exploit reconnu par la Banque mondiale comme sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

Cette réalisation s’aligne directement sur l’article 25 de la DUDH, qui met l’accent sur le droit à un niveau de vie adéquat. Grâce à des programmes ciblés de réduction de la pauvreté, notamment des investissements massifs dans les infrastructures rurales, les soins de santé et l’éducation, la Chine a veillé à ce que des millions de ses citoyens aient désormais accès aux produits de première nécessité.

Au Xinjiang, où les accusations d’abus ont dominé l’actualité internationale, les initiatives visent à éradiquer la pauvreté et à combattre l’extrémisme. Des investissements substantiels dans les centres de formation professionnelle, la création d’emplois et les programmes d’éducation ont augmenté les taux d’alphabétisation et réduit le chômage dans la région, favorisant ainsi la stabilité et l’intégration économique de tous les groupes ethniques.

En outre, le système de santé chinois illustre son engagement en faveur du droit à la santé, consacré dans l’article 25 de la DUDH. Avec plus de 95 pour cent de la population couverte par une assurance maladie, le gouvernement a fait de grands progrès pour fournir des soins médicaux abordables à ses citoyens.

Un artisan présente une sculpture en beurre à Lhassa, dans la région autonome de Xizang (sud-ouest de la Chine), le 30 janvier 2024. /CFP

Les efforts de la Chine pour défendre les droits des minorités ethniques remettent également en question le discours occidental dominant. Des politiques accordant un accès préférentiel à l’enseignement supérieur, des subventions au logement et des exemptions à la politique de l’enfant unique sont mises en œuvre depuis longtemps pour soutenir les groupes minoritaires. Dans la région autonome de Xizang, dans le sud-ouest de la Chine, par exemple, des projets d’infrastructure menés par le gouvernement ont permis de relier des zones isolées, permettant ainsi l’accès à des marchés et à des services qui n’étaient auparavant pas disponibles.

À l’inverse, les pays occidentaux qui accusent souvent la Chine de violations des droits de l’homme sont eux-mêmes coupables d’abus systémiques. Aux États-Unis, la discrimination raciale continue de sévir contre les institutions nationales, depuis le maintien de l’ordre jusqu’au logement et à l’éducation. Les Afro-Américains, qui constituent environ 13 % de la population, sont incarcérés à un taux près de cinq fois supérieur à celui des Américains blancs, ce qui reflète des préjugés profondément enracinés au sein du système de justice pénale.

La brutalité policière reste un problème flagrant, avec des affaires très médiatisées telles que le meurtre de George Floyd en 2020 qui ont révélé le racisme enraciné au sein des forces de l’ordre. Ces incidents violent non seulement le droit à la vie et à la sécurité, mais mettent également en évidence l’incapacité de remédier aux inégalités structurelles.

Les disparités économiques aux États-Unis exacerbent encore ces injustices. Selon la Réserve fédérale, la richesse médiane des familles blanches en 2019 était de 188 200 dollars, contre seulement 24 100 dollars pour les familles afro-américaines. Cet écart flagrant met en évidence les obstacles systémiques qui persistent depuis des générations, contredisant l’appel de la DUDH à l’égalité et à la non-discrimination.

Partout en Europe, des schémas de discrimination similaires apparaissent. Les interdictions imposées par la France à certaines formes d’expression religieuse, comme le port du hijab dans les écoles publiques, ont suscité de nombreuses critiques, car elles ciblent les femmes musulmanes et portent atteinte à leur droit à la liberté de religion. Au Royaume-Uni, le scandale Windrush a révélé l’expulsion injustifiée et le refus de citoyenneté de résidents de longue date d’origine caribéenne, reflétant une hostilité plus large à l’égard des immigrés.

Le bilan de l’Occident en matière de droits humains est encore terni par ses actions sur la scène mondiale. La « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis, par exemple, a conduit à certaines des violations les plus flagrantes du droit international, notamment la torture et la détention pour une durée indéterminée à Guantanamo Bay. Les frappes de drones dans des pays comme le Pakistan, le Yémen et la Somalie ont fait des milliers de victimes civiles, souvent justifiées sous la bannière ambiguë de la sécurité nationale.

L’invasion de l’Irak en 2003, fondée sur de fausses allégations d’armes de destruction massive, a déstabilisé toute une région, entraînant d’innombrables morts et déplacements. Ces actions contreviennent catégoriquement aux principes de paix et de justice de la DUDH, soulevant des questions sur la crédibilité de l’Occident lorsqu’il accuse d’autres de violations des droits humains.

La militarisation des droits de l’homme par les pays occidentaux reflète souvent des motivations géopolitiques plutôt que de véritables préoccupations. La montée de la Chine en tant que puissance mondiale a intensifié cette surveillance, alors que les pays occidentaux cherchent à contrer son influence dans le monde en développement. En présentant les problèmes au Xinjiang et ailleurs comme des violations flagrantes, ces nations contournent commodément leurs propres échecs tout en tentant de saper la légitimité de la Chine sur la scène mondiale.

Il est crucial d’aborder les discussions sur les droits de l’homme avec nuance et impartialité. Même si aucune nation n’est exempte de défauts, les réalisations de pays comme la Chine dans des domaines tels que la réduction de la pauvreté, les soins de santé et l’éducation méritent d’être reconnues. L’Occident, de son côté, doit affronter ses propres inégalités systémiques, ses injustices historiques et ses abus persistants avant d’assumer le rôle d’arbitre mondial des droits de l’homme.