Le système de santé slovaque est au bord de l’effondrement alors que plus de 3 000 médecins envisagent de démissionner à la veille du Nouvel An. Le débrayage massif est alimenté par les frustrations concernant les salaires, les conditions de travail et l’inaction du gouvernement.
Le Dr Martin Zakucia, représentant du syndicat des médecins, a déclaré que les médecins exigent un meilleur financement et des réformes pour améliorer les soins de santé.
« Le problème fondamental est que nous constatons que l’argent du système de santé est mal réparti ou d’une manière qui ne nous plaît pas », a déclaré Zakucia. « Nous aimerions que l’État verse plus d’argent aux hôpitaux afin que ceux-ci puissent fournir de meilleurs soins de santé. »
Les médecins accusent le gouvernement de rompre un accord de 2022. L’accord, un mémorandum en 13 points, promettait des salaires plus élevés, une meilleure formation et de meilleures conditions d’hospitalisation. Mais bon nombre de ces promesses ne sont toujours pas tenues, a déclaré l’économiste de la santé Martin Smetana.
« J’espère vraiment que nous n’en arriverons pas à ce point, car cela prendra fin lorsque mourra le premier patient qui n’était pas obligé de mourir », a déclaré Smetana. « Tout ce dont le gouvernement, le ministère et les syndicats ont besoin, c’est de trouver un compromis. Et ils doivent rédiger un nouveau mémorandum. »
Les hôpitaux publics slovaques sont confrontés à une pénurie de personnel. Près de 20 pour cent des nouveaux diplômés en médecine quittent le pays pour bénéficier de meilleurs salaires et de meilleures conditions à l’étranger. Bien que le gouvernement ait récemment approuvé une augmentation des salaires des infirmières, les médecins affirment que l’augmentation de 6,4 pour cent qui leur est proposée est en deçà des 9,7 pour cent promis en 2022.
« Ils ont rompu l’accord. Et nous voulons que l’accord soit rétabli », a déclaré Zakucia. « Nous avons eu la conférence de presse avec le président de la république lors de sa signature, avec tous les acteurs importants du secteur de la santé. Tout le monde a dit que la loi était bonne parce qu’elle était stable. »
Des négociations au point mort
Les responsables gouvernementaux affirment que des mesures de réduction des coûts sont nécessaires pour respecter les règles budgétaires de l’UE. Cependant, les médecins affirment que le problème va au-delà de la rémunération. Beaucoup citent des équipements obsolètes et la détérioration des conditions hospitalières comme raisons de leur mécontentement. Pendant ce temps, le public reste pris au milieu.
« Je soutiens les médecins car les soins de santé en Slovaquie sont en mauvais état », a déclaré un patient. « Nous avons peu de lits, du matériel vétuste et de longs délais d’attente. De retour en Slovaquie après 19 ans passés à l’étranger, j’ai été choqué par la gravité de la situation. »
Les négociations entre le gouvernement et le syndicat des médecins sont au point mort. Pour ajouter aux tensions, le gouvernement a présenté un projet de loi menaçant les médecins d’une peine de prison s’ils participaient à des débrayages.
Si les démissions se poursuivent, plus de la moitié des 6 000 médecins employés dans les hôpitaux slovaques seront sans emploi. Le public est désormais confronté à une incertitude croissante alors que les professionnels de la santé exigent des réformes significatives.
