Mei-Ling Tan est une journaliste passionnée par l'Asie depuis plus de dix ans. Ayant grandi entre la France et Singapour, elle a développé une profonde compréhension des cultures et des dynamiques politiques du continent asiatique. Elle met aujourd'hui son expertise au service d'EurasiaTimes pour vous offrir des analyses pointues et des reportages de terrain.
Depuis qu’elle a été proposée il y a plus de dix ans, l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI) est devenue un bien public international et une plateforme de coopération mondiale qui transcende les frontières géographiques, comble les différences culturelles et intègre les besoins de développement. Il y a eu divers faits marquants, allant de projets d’infrastructure à grande échelle à des initiatives de subsistance à petite échelle mais ayant un impact.
En particulier dans la nouvelle phase de construction nécessitant des efforts méticuleux, les petites et moyennes entreprises (PME) sont devenues une force motrice pour promouvoir le développement de haute qualité de la coopération dans le cadre de la Ceinture et de la Route. Ces entreprises sont l’élément vital des économies et jouent un rôle indispensable dans le développement du commerce et des investissements, la facilitation de la coopération technologique et l’amélioration des moyens de subsistance des populations, grâce à leur flexibilité, leur capacité d’innovation et leur adaptabilité. Comment saisir l’opportunité historique de la prochaine « décennie d’or » pour soutenir la BRI est devenu une question clé pour le développement futur des PME.
Les PME sont confrontées à de multiples défis et problèmes lorsqu’elles participent à la BRI. Tout d’abord, il leur est difficile d’identifier efficacement les risques politiques, économiques, sociaux et environnementaux potentiels dans les pays cibles. Ils ne connaissent pas les politiques industrielles, les environnements juridiques, les coutumes culturelles et bien plus encore des pays cibles, ce qui entraîne une augmentation des coûts de mise en conformité.
Deuxièmement, les PME manquent généralement de talents et d’expérience en matière de gestion internationale, et certaines entreprises se situent au milieu ou à l’extrémité inférieure de la chaîne de valeur mondiale. Sans marques ni canaux de vente internationaux, ils sont toujours désavantagés face à la forte concurrence des sociétés transnationales.
Troisièmement, la « mondialisation » nécessite un soutien financier important, mais les PME ont un accès limité au financement. Ils trouvent particulièrement difficile d’obtenir des fonds sur les marchés financiers internationaux.
Quatrièmement, les projets à grande échelle tels que les projets liés aux infrastructures, à l’énergie et aux ressources, au cœur de la BRI, ont des cycles longs et des exigences d’investissement élevées, qui ne constituent pas des domaines avantageux pour les PME. En outre, des problèmes tels que l’asymétrie de l’information et une compréhension insuffisante des politiques laissent souvent les entreprises confuses dans leur expansion internationale.
Malgré ces défis, la prochaine « décennie dorée » offre de nombreuses opportunités aux PME impliquées dans la construction de la BRI.
La plupart des pays et régions de la BRI sont des pays en développement et des économies émergentes en pleine transformation et modernisation économique. Ce contexte présente de nouvelles opportunités pour les PME.
En particulier, les projets de subsistance « à petite échelle mais ayant un impact » possèdent un vaste potentiel de marché. En tant qu’innovateurs actifs, les PME sont flexibles, sensibles aux changements du marché et capables d’offrir des produits et services diversifiés, leur permettant de s’adapter rapidement aux changements technologiques et à la demande sur les marchés internationaux.
De plus, leurs atouts en matière de technologie de fabrication en petits lots, de machines multifonctionnelles, de production à forte intensité de main-d’œuvre et d’approvisionnement local en matériaux correspondent bien aux préférences des pays de la BRI.
Même si la construction d’infrastructures ne constitue pas un atout majeur pour les PME, les retombées de ces projets génèrent une demande pour un large éventail de projets de petite et moyenne taille.
Grâce à la division du travail basée sur la spécialisation, l’externalisation des services et la stratégie de fabrication sur commande, les PME peuvent établir des partenariats collaboratifs, innovants et mutuellement bénéfiques avec les grandes entreprises capables d’entreprendre ces projets.
Il leur devient alors possible de s’intégrer aux marchés internationaux. En outre, la demande croissante sur les marchés internationaux pour de nouvelles formes et modèles d’entreprise offre aux PME des opportunités de développer le commerce électronique transfrontalier, le commerce numérique et le commerce des services dans le cadre de la BRI, réduisant ainsi considérablement le coût et le risque de leur expansion sur le marché international.
La question de savoir si les PME chinoises peuvent se développer pleinement dans les projets liés à la BRI dépend des progrès et de l’efficacité de la BRI.
Premièrement, il est important de soutenir la création de systèmes de services à l’étranger pour les PME et de promouvoir la transformation de « l’expansion mondiale des projets » en « l’expansion mondiale des plates-formes ».
La construction de zones industrielles et de parcs à l’étranger doit être renforcée pour mutualiser efficacement les ressources et atténuer les risques, encourageant ainsi les PME à s’aventurer à l’étranger et les aidant à mieux utiliser les ressources et les marchés mondiaux.
Deuxièmement, des efforts devraient être déployés pour promouvoir une conception et un soutien politique de haut niveau en faveur de projets « à petite échelle mais percutants » afin d’aider les PME à affiner leurs offres dans des secteurs de niche, à améliorer la notoriété de leur marque et à se concentrer davantage sur le développement de canaux afin qu’elles puissent progressivement dépasser le statut de simples fabricants d’équipement d’origine ou OEM, favoriser une compétitivité durable et s’intégrer profondément dans les chaînes de valeur mondiales.
Troisièmement, il est essentiel de valoriser le développement collaboratif avec les entreprises publiques centrales et les grandes sociétés transnationales pour de plus grandes économies d’échelle.
Les PME peuvent adopter une stratégie de « suivre le leader » dans le choix des destinations et des secteurs d’investissement afin de réduire les risques, pour finalement parvenir à la transformation et au passage d’une « mondialisation » à une « entrée régulière sur le marché mondial ».