Mei-Ling Tan est une journaliste passionnée par l'Asie depuis plus de dix ans. Ayant grandi entre la France et Singapour, elle a développé une profonde compréhension des cultures et des dynamiques politiques du continent asiatique. Elle met aujourd'hui son expertise au service d'EurasiaTimes pour vous offrir des analyses pointues et des reportages de terrain.
Le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) est une plate-forme essentielle qui a considérablement renforcé la coopération de haut niveau entre la Chine et les pays africains depuis sa création en 2000. Couvrant un large éventail de sujets allant du commerce et de l’investissement, de l’industrialisation et de la santé au développement durable, à la sécurité et aux échanges culturels, le FOCAC permet aux dirigeants des deux régions d’engager un dialogue stratégique, d’évaluer les progrès des initiatives conjointes et de donner le ton à la collaboration future.
Les relations bilatérales sino-africaines, favorisées par le FCSA, sont devenues de plus en plus importantes pour l’économie mondiale. La Chine est restée le premier partenaire commercial de l’Afrique pendant 15 années consécutives, les échanges bilatéraux ayant atteint environ 282,1 milliards de dollars en 2023, une augmentation remarquable par rapport aux 204 milliards de dollars environ de 2018, tandis que le stock d’investissements directs étrangers de la Chine en Afrique a dépassé les 40 milliards de dollars. En outre, l’Afrique est devenue le deuxième plus grand marché extérieur de la Chine, les entreprises chinoises ayant entrepris des projets d’une valeur de plus de 700 milliards de dollars au cours de la dernière décennie et générant des revenus dépassant les 400 milliards de dollars.
Cette croissance soutenue souligne l’importance économique des relations sino-africaines, non seulement pour les régions concernées, mais aussi pour l’économie mondiale. Ce partenariat va au-delà du commerce et de l’investissement ; il englobe la création d’emplois, l’amélioration des infrastructures et l’industrialisation de l’Afrique.
Par ailleurs, la dynamique de la présence chinoise en Afrique a connu une transformation inspirante ces dernières années, s’orientant vers une approche plus diversifiée au-delà des projets d’infrastructures. Historiquement marquée par une focalisation sur les projets d’infrastructures à grande échelle, cette relation évolue désormais vers des relations commerciales plus équilibrées, une collaboration industrielle, une participation active des entreprises privées et l’émergence de nouveaux secteurs tels que l’agro-industrie, les énergies renouvelables, la santé et les nouvelles technologies. Ce changement permet le transfert de technologie, le développement des compétences et l’établissement de pôles de production au sein des pays africains, qui sont essentiels pour créer des emplois et améliorer les chaînes d’approvisionnement locales.
L’évolution du paysage de la coopération sino-africaine a non seulement favorisé des partenariats mutuellement bénéfiques et des initiatives de développement durable, mais a également eu un impact significatif sur l’économie mondiale, car elle stimule non seulement la croissance économique mais favorise également le développement social et la durabilité environnementale, en s’alignant sur les tendances mondiales vers le développement vert et la croissance inclusive.
Le FOCAC ouvre la voie à un avenir meilleur pour les institutions financières chinoises et africaines.
L’évolution de la dynamique des relations sino-africaines et les défis environnementaux mondiaux devraient conduire à de nouvelles initiatives dans le secteur financier par le biais du FCSA. L’accent pourrait être mis sur le renforcement de la coopération, la promotion de l’innovation et la promotion de la durabilité au sein du secteur financier. La collaboration entre les banques chinoises et africaines devrait s’approfondir, en mettant davantage l’accent sur les mécanismes de financement conjoints tels que les accords de co-prêts et les prêts syndiqués. Des systèmes de financement innovants verront également le jour pour financer des projets en Afrique, les deux parties mettant en commun leurs ressources, leur expertise et leurs risques. Cette approche collaborative vise non seulement à maximiser l’impact des investissements, mais aussi à faciliter l’échange de connaissances, le partage des meilleures pratiques et l’apprentissage mutuel dans le secteur bancaire.
Les efforts visant à promouvoir l’internationalisation du yuan chinois pourraient également prendre de l’ampleur grâce à des initiatives soutenant les transactions en RMB, les règlements commerciaux et les systèmes de compensation et de règlement en Afrique.
Les initiatives axées sur les projets verts, les énergies renouvelables et les investissements respectueux de l’environnement devraient occuper une place centrale pour stimuler une croissance économique durable et atténuer les risques environnementaux. La finance verte et les pratiques bancaires durables seront mises en avant, avec un accent particulier sur l’intégration des facteurs environnementaux, de durabilité et de gouvernance dans les processus de prise de décision financière.
À l’avenir, la volonté de la Chine et de l’Afrique de s’ouvrir l’une à l’autre se manifeste à travers diverses initiatives et accords qui ont été conclus au fil des ans, motivés par des intérêts mutuels et des objectifs partagés.
L’initiative chinoise « Belt and Road » (BRI) s’inscrit dans la continuité des plans de développement de l’Afrique, notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à promouvoir l’intégration régionale, le développement des infrastructures et la croissance durable. En outre, la Zone de libre-échange continentale africaine, qui vise à créer un marché unique pour les biens et services sur tout le continent, s’inscrit parfaitement dans la BRI.
Les pays africains souhaitent vivement collaborer avec la Chine, qu’ils considèrent comme un partenaire essentiel pour réaliser leurs ambitions de développement. La Chine bénéficie en outre de l’accès aux riches ressources du continent, à ses vastes opportunités et à ses marchés en croissance. Cette volonté de dialogue et de collaboration est essentielle pour construire un avenir commun et le FCSA continuera de jouer un rôle essentiel dans le renforcement de la coopération sino-africaine, la promotion de la croissance économique et la résolution des défis de développement sur le continent.