Le cabinet de sécurité israélien a autorisé dimanche le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu à décider de la « manière et du calendrier » d’une réponse à une frappe de roquette sur le plateau du Golan occupé par Israël qui a tué 12 adolescents et enfants, et qu’Israël et les États-Unis ont imputée au groupe armé libanais Hezbollah.
Le Hezbollah a nié toute responsabilité dans l’attaque de Majdal Shams samedi. Israël a juré de riposter contre le Hezbollah au Liban, et des avions de chasse israéliens ont frappé des cibles dans le sud du Liban dimanche.
L’escalade potentiellement dangereuse entre Israël et le Hezbollah a suscité des inquiétudes au sein de la société internationale.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé dimanche toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue, tandis que Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, a déclaré à China Media Group : « Nous appelons toutes les parties à désamorcer le conflit, ce qui est nécessaire. Nous soutenons également tous les efforts visant à apaiser les tensions, et rien ne serait plus préjudiciable à Israël et au Liban qu’une escalade. »
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que Washington ne souhaitait pas une nouvelle escalade du conflit, qui a vu des échanges de tirs quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah le long de la frontière.
La Grande-Bretagne a exprimé son inquiétude face à une nouvelle escalade tandis que l’Égypte a mis en garde contre l’ouverture d’un nouveau front de guerre au Liban après l’attaque, soulignant le risque d’un conflit régional plus large.
Les forces israéliennes échangent depuis des mois des tirs avec les combattants du Hezbollah dans le sud du Liban. Mais la frappe de samedi risque de faire basculer la confrontation dans une phase encore plus dangereuse.
Pendant ce temps, Israël a poursuivi ses frappes et ses bombardements dans la bande de Gaza assiégée. Dimanche, le porte-parole militaire israélien Avichay Adraee a exhorté les habitants de certaines parties des régions de Bureij et Shuhada à évacuer immédiatement vers la zone humanitaire d’Al-Mawasi, dans le sud de Gaza, pour leur sécurité.
Des dizaines de milliers de personnes ont récemment connu de nouvelles vagues de déplacements internes à Gaza en raison des ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne et de l’intensification des hostilités.
Actuellement, seulement 14% des zones de la bande de Gaza ne sont pas soumises à un ordre d’évacuation, a déclaré dimanche Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, sur la plateforme de médias sociaux X.
« Presque tout le monde à Gaza a été touché par ces ordres. Beaucoup ont été contraints de fuir en moyenne une fois par mois depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas il y a neuf mois », a ajouté Lazzarini.
Le bilan des morts palestiniens du fait des attaques israéliennes en cours sur la bande de Gaza s’élève à 39 324, ont annoncé dimanche les autorités sanitaires basées à Gaza.
Par ailleurs, une réunion conjointe de hauts responsables d’Israël, du Qatar, d’Egypte et des Etats-Unis pour négocier un cessez-le-feu à Gaza a été ajournée dimanche après-midi, plusieurs heures après son début à Rome, sans qu’aucun progrès apparent n’ait été signalé.
Le bureau de Netanyahu a déclaré dans un communiqué que le directeur du Mossad, David Barnea, était de retour de la réunion à Rome et que les négociations devraient reprendre « dans les prochains jours ».
(Avec la contribution des agences)