Les négociateurs israéliens participaient jeudi au Caire à des pourparlers de cessez-le-feu à Gaza alors que les combats faisaient rage sur le terrain malgré la pression américaine sur Israël et le Hamas pour parvenir à un accord.
Les espoirs d’un accord ont cependant diminué, car Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés de ne pas être parvenus à un accord après plus de 10 mois de combats meurtriers dans la bande de Gaza.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est rentré chez lui mercredi sans aucune avancée après sa dernière tournée au Moyen-Orient visant à finaliser un cessez-le-feu.
Lors d’un appel téléphonique ultérieur, le président Joe Biden a poussé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à accepter un accord, soulignant « l’urgence de conclure l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages », a déclaré la Maison Blanche.
Le principal point de friction reste la demande de longue date du Hamas d’un retrait israélien « complet » de Gaza, à laquelle Netanyahu s’est opposé.
Netanyahu, dont la coalition d’extrême droite s’appuie sur le soutien de membres opposés à une trêve, a déclaré qu’Israël doit « contrôler » la frontière du territoire palestinien avec l’Égypte.
« Netanyahu insiste sur le principe selon lequel Israël doit contrôler le corridor de Philadelphie afin d’empêcher le Hamas de se réarmer », a indiqué son bureau.
Le Hamas a accusé Netanyahu d’avoir « fait obstruction à un accord », citant son « insistance à continuer d’occuper » le corridor Philadelphie ainsi que le carrefour de Netzarim, qui se situe à un point stratégique entre le nord et le sud de Gaza et où des témoins ont rapporté des affrontements jeudi.
Mercredi, le mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a accusé Israël de tenter de déclencher un conflit régional « à grande échelle » après avoir tué l’un des dirigeants de la branche armée du Fatah au Liban.
Le conflit en cours a dévasté Gaza, déplacé presque toute sa population au moins une fois et déclenché une crise humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient a récemment déclaré qu’Israël avait réduit la soi-disant « zone humanitaire » dans la bande de Gaza assiégée à seulement 11 % de l’enclave, provoquant le chaos et la peur parmi les Palestiniens déplacés qui n’ont nulle part où aller.
Bien qu’Israël ait donné l’ordre d’évacuer la zone, « nous avons décidé de ne pas bouger malgré le danger », a déclaré à l’AFP Tahani Abu Sherbi, 32 ans, mère de quatre enfants, vivant dans le centre de Gaza. « Nous en avons assez des déplacements ».
Des témoins ont déclaré avoir vu d’intenses bombardements israéliens à Khan Younis et des frappes aériennes dans le sud et le centre de Gaza, tandis que l’armée a déclaré que les troupes israéliennes ont intensifié leurs opérations autour de Khan Younis et de Deir al-Balah, plus au nord.
(Avec la contribution de l’AFP)