Heure locale le 11 novembre 2024, Lima, Pérou, entrée du centre de congrès de Lima. /CFP

En octobre, l’Espagne a connu des inondations dévastatrices, tandis qu’au début de cette année, les États-Unis ont été frappés par deux puissants ouragans. Ces événements météorologiques extrêmes nous rappellent brutalement que le changement climatique mondial est réel et qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour prendre des mesures significatives avant que ses effets ne deviennent irréversibles.

Cette semaine, les dirigeants de la région Asie-Pacifique se réunissent à Lima, au Pérou, pour la réunion des dirigeants de l’APEC, où, parmi de nombreux autres objectifs, la transition énergétique est au centre des préoccupations. La réunion vise à promouvoir des transitions énergétiques durables et équitables, les économies membres s’efforçant d’accélérer l’adoption d’énergies propres et de garantir des solutions abordables et accessibles, en particulier pour les membres en développement.

Plus tôt, en août, la Malaisie a participé à la 14e réunion des ministres de l’énergie de l’APEC à Lima, au Pérou, où le vice-premier ministre Fadillah Yusof a présenté la feuille de route nationale de transition énergétique (NETR) de la Malaisie, décrivant la stratégie du pays pour atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050. .

Le 12 novembre, heure locale, à Lima, au Pérou, des membres du personnel s'expriment au Centre international des médias de l'APEC 2024. /CFP

En juin, le Premier ministre Li Qiang s’est rendu en Malaisie pour commémorer le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Au cours de la visite, les deux pays ont renouvelé un accord de coopération commerciale et économique de cinq ans. Cet accord comprend des collaborations dans des domaines émergents tels que le développement vert, l’économie numérique et l’intelligence artificielle, qui sont tous cruciaux pour faire progresser la transition énergétique de la Malaisie.

Au cours de la dernière décennie, la Chine est devenue un leader mondial en matière de technologies vertes, devenant le plus grand producteur mondial de panneaux solaires, d’éoliennes et de batteries. Ceci est important pour deux raisons principales. Premièrement, les progrès de ces technologies nous permettent de prendre des mesures substantielles pour atténuer l’impact du changement climatique. Deuxièmement, la capacité de production à grande échelle de la Chine rend les technologies vertes plus abordables et accessibles, permettant à de nombreux pays – en particulier dans les pays en développement – ​​de se lancer dans leur propre transition vers une énergie plus propre et des économies plus vertes.

Cependant, les tensions géopolitiques, notamment la détérioration des relations entre les États-Unis et la Chine, entravent les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique. Le président Biden s’est engagé à rivaliser avec la Chine lorsque cela est nécessaire et à coopérer lorsque cela est possible, le changement climatique étant identifié comme un domaine critique de collaboration. En septembre, l’envoyé américain pour le climat, John Podesta, s’est rendu en Chine, et les deux pays ont réaffirmé leurs engagements antérieurs à obtenir des « résultats pratiques en matière de coopération » sur les questions climatiques.

Malgré ces engagements, la concurrence reste un aspect déterminant des relations entre les deux pays. Par exemple, les conflits commerciaux en cours, notamment les droits de douane américains sur les panneaux solaires, les éoliennes et les véhicules électriques chinois, risquent de saper non seulement les progrès américains, mais aussi la transition écologique mondiale dans son ensemble.

Biden participe à la réunion des dirigeants de l’APEC, mais l’importance de sa présence est éclipsée par la récente réélection de Trump comme prochain président des États-Unis. Au cours de son premier mandat, Trump a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris, et l’on craint de plus en plus qu’il ne prenne à nouveau des mesures similaires, une décision qui pourrait gravement saper les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.

Le changement climatique est une réalité et, pour la première fois, dans le monde en développement, nous disposons des moyens technologiques nécessaires pour faire des progrès substantiels vers une énergie plus propre et une économie plus verte. Cependant, à moins que le monde développé ne parvienne à dépasser le protectionnisme et le nationalisme, nos efforts pour atténuer les impacts du changement climatique s’avéreront finalement vains.