Boris Johnson devant la justice pour sa campagne en faveur du Brexit

Boris Johnson devant la justice pour sa campagne en faveur du Brexit

Le Brexit continue de provoquer le plus grand chambardement politique en Grande-Bretagne depuis des décennies, et ce qui est désormais une saga va connaître un volet judiciaire des plus surprenants. Boris Johnson, l’un des grands artisans de la campagne en faveur du Brexit est accusé d’avoir sciemment menti dans le cadre de ses fonctions parlementaires et aurait ainsi induit les électeurs en erreur. Une procédure dénoncée comme « une manœuvre politique » par l’avocat de celui qui espère devenir le prochain locataire du 10 Downing Street.

La politique et plus encore une campagne électorale sont un champ dans lequel de multiples promesses sont semées par de multiples acteurs. Certaines promesses sont sues de tous comme de simples slogans qui n’auront jamais le moindre début d’exécution. Mais il y a d’autres paroles qui aident aussi des campagnes, à commencer par des arguments éloignés de la réalité. C’est ce qui est aujourd’hui reproché à Boris Johnson, l’un des hérauts du ‘yes’ pour le Brexit.

Le trublion du parti conservateur a été très actif au cours de la campagne et n’a pas hésité à sillonner le pays à bord d’un bus pour convaincre ses concitoyens. Un bus sur lequel était inscrit en gros l’un des arguments choc de Johnson : les 350 millions de livres envoyés par Londres à Bruxelles chaque semaine seront récupérés afin de financer le système de santé. Un chiffre qui a fait mouche, mais qui s’est finalement révélé inexact. C’est pourquoi l’homme d’affaires Marcus Ball a levé 200 000 livres afin de payer les frais d’avocats et traduire en justice l’ancien ministre des Affaires étrangères.

La démarche est singulière et dépasse le cadre de la simple bataille politique (même à couteaux tirés). En qualité de parlementaire, Johnson peut-être jugé pour « mensonge au public ». Une procédure qui n’a jamais été ouverte et qui constituerait un dangereux précédent. La judiciarisation des campagnes politiques est en effet un terrain très glissant qui finirait par emporter tout le monde. Les juges s’érigeraient alors en électeurs suprêmes qui ont le pouvoir de dire le vrai et le faux. Si la politique est gangrénée par les fausses promesses et les demi-mensonges, il ne faut pas tomber dans un excès inverse. En attendant, Johnson va devoir répondre à une convocation des juges afin de savoir si cette affaire aura ou non un débouché judiciaire.

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