Le nouveau budget italien approuvé par le Parlement

Après plusieurs semaines d’une intense bataille entre le Gouvernement italien et la Commission européenne, le Parlement italien a certainement sonné la paix des braves. Les députés ont approuvé un budget révisé, plus en conformité avec les desiderata de Bruxelles. Un compromis qui apaise les tensions pour un moment et qui permet de au gouvernement italien de tenir l’ensemble de ses promesses électorales.
Par 327 voix contre 228 (et une abstention), le budget italien pour 2019 a finalement été approuvé. Il s’agit en fait d’une révision de la première mouture, laquelle n’avait pas été acceptée par la Commission européenne. Une première dans l’histoire de l’Union qui a déclenché une crise sans précédent où les leaders des deux camps en sont même arrivés à mener des attaques très virulentes. Le gouvernement italien a d’abord refusé toute modification avant de changer à l’extrême marge son budget. Finalement, sous la pression d’une Commission intraitable, et plus encore des marchés financiers, Rome a fini par revoir son budget à la baisse.
D’un déficit de 2,4 %, le budget 2019 sera finalement déficitaire à hauteur de 2,04 %. Un geste significatif approuvé dans un premier temps par la Commission européenne avant le passage réussi au Parlement italien. Le Sénat ayant déjà voté le budget, l’adoption formelle pourra avoir lieu dimanche. Le gouvernement italien s’en sort à bon compte avec un budget qui lui permettra de tenir ses promesses électorales les plus emblématiques. Parmi elles, la réforme des retraites permettra de faire valoir ses droits dès 62 ans (au lieu de 68 ans) si la personne dispose de 38 années de cotisations.
Autre réforme phare, le revenu de citoyenneté (780 euros par mois) pourra bien être mis en place et bénéficiera à 1,7 million de familles modestes. La TVA n’augmentera pas en 2019 ce qui nécessite des efforts budgétaires par ailleurs. Ainsi, les aides directes à la presse vont baisser progressivement, les fonds alloués à l’accueil des migrants diminueront de 500 millions d’euros, les taxes sur les jeux seront relevées et les titularisations dans la fonctions publiques seront gelées jusqu’au 15 novembre 2019.
Le Gouvernement peut donc mettre en œuvre son premier budget et rendre compte de sa politique auprès d’électeurs qui ont fait le pari de chasser les partis traditionnels au profit d’une improbable coalition qui tient pourtant le cap depuis son arrivée surprise au pouvoir.