La livre turque en apnée

La livre turque en apnée

Après une semaine de répit en raison de la fermeture des marchés en Turquie, la livre turque a repris son évolution à la baisse ce lundi en perdant 3 % par rapport au dollar. Prise dans la tourmente depuis l’annonce de mesures hostiles de la part de Washington, la monnaie turque entame une semaine décisive qui devrait donner une idée de l’ampleur de la crise. Soit elle reste plutôt stable et limite la casse, soit elle entre dans une spirale aux conséquences douloureuses.  

La Turquie connaît une fin d’été très chaude. Non pas en raison des températures, mais à cause des tensions très fortes qui secouent la monnaie nationale. Depuis le vendredi 10 août – surnommé le « vendredi noir » – la livre turque mène un combat face au dollar américain. La décision de Donald Trump de taxer l’acier et l’aluminium turcs a été l’élément déclencheur d’une crise extrêmement lourde.

En l’espace d’un mois à peine, la livre turque a perdu 22 % de sa valeur par rapport au dollar. La note est encore plus lourde depuis le début de l’année puisque le recul est de 40 %. La crise est là et la semaine passée a été celle de l’accalmie en raison de la fermeture des marchés pour cause de fête (l’Aïd el-Adha). Lors de leur réouverture, ces derniers ont sanctionné la livre turque d’une baisse de 3 %. Un retour compliqué qui pourrait se poursuivre à l’occasion d’une semaine cruciale.

Les marchés européens vont reprendre un rythme normal après les vacances du mois d’août et devraient donner une direction positive ou non quant à l’avenir de la monnaie turque. Le pays se retrouve relativement isolé et le ministre turc de l’Economie tente de transmettre des messages rassurants auprès d’investisseurs échaudés. Reçu par son homologue français, le lundi 27 août, le ministre (et gendre du Premier ministre Erdogan) a fustigé l’attitude des Etats-Unis.

Le ministre français de l’Economie s’est contenté d’un soutien a minima en affirmant que « La France continuera à soutenir toutes les entreprises françaises qui font du commerce avec la Turquie. C’est à nos yeux le meilleur moyen de renforcer ces liens économiques et commerciaux entre nos deux nations ». La France ne souhaite pas s’attirer les foudres du président Trump d’autant plus que ce dernier a clairement ciblé l’euro comme une monnaie rivale. La Turquie semble isolée et devra résister aux pressions pour ne pas entraîner son économie et peut-être celles d’autres pays émergents dans une nasse bien compliquée.

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