Attaque de l’ambassade nord-coréenne à Madrid : le mystère persiste

Les ambassades sont des lieux très surveillés et généralement à l’abri d’attaques malveillantes, voire terroristes. C’est ce que pensait aussi le personnel de l’ambassade nord-coréenne à Madrid avant un événement rarissime qui s’est produit le 22 février dernier. Un commando d’une dizaine d’hommes a séquestré le personnel pendant plusieurs heures avant de s’enfuir avec du matériel volé. Cet acte aurait été organisé par un citoyen mexicain qui revendique pour objectif principal de mettre fin à la dynastie des Kim.
Quelques jours avant le nouveau sommet entre les Etats-Unis et la Corée du nord, l’ambassade nord-coréenne à Madrid a été la cible d’un commando issu du groupe Cheollima Civil Defense. Ce groupe peu connu a pour objectif de balayer la famille Kim du pouvoir en Corée du nord. Une mission qui ne semble pas à leur portée, mais leur détermination a toutefois eu raison de l’ambassade nord-coréenne à Madrid. L’organisateur du commando, un Mexicain répondant du nom d’Adrian Hong Chang réside au Etats-Unis. Un lien direct avec Washington qui ne s’arête pas là puisque le groupe a confirmé être entré en contact avec le FBI quelques jours après l’attaque.
Si la police espagnole et les experts confirment que la prise de l’ambassade a été préparée et réalisée avec un certain amateurisme, beaucoup estiment que l’aide d’une puissance étrangère a été nécessaire. Le profil d’Adrian Hong Chang et les liens avec les FBI ne laissent que peu de doutes quant à l’identité de ce possible partenaire étatique. Mais le timing et le déroulé de l’attaque continuent d’interroger.
Pourquoi les Etats-Unis auraient-ils pris le risque de mener une opération aussi risquée et hostiles quelques jours à peine avant une rencontre au sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un ? Le leader du groupe semble être formellement identifié tout comme certains membres du commando. Cela représente un grave problème de sécurité pour un Etat éventuellement aux commandes de cette attaque. Le commando a bâillonné et séquestré le personnel de l’ambassade et tenté de convaincre le chargé d’affaires (numéro un de l’ambassade en l’absence d’un ambassadeur) de déserter.
Finalement reparti avec du matériel informatique et des documents, le groupe s’est dispersé dans la nature et Adrian Hong Chang est rentré sans aucun problème aux Etats-Unis. Tous les pays cités de près ou de loin démentent tout lien avec cet acte illégal, mais le régime nord-coréen devrait arriver à ses propres conclusions et décider de représailles certainement tout aussi illégales. Combattre le mal par le mal est-il vraiment efficace ? Une question philosophique qui trouve une application concrète ici.