Brexit : Theresa May reprend la main

Le Brexit constitue une tragédie politique pour le Gouvernement de Theresa May. Dix jours après la nomination de Dominic Raab au poste de Secrétaire d’Etat à la sortie de L’union européenne du Royaume-Uni, le négociateur en chef avec Bruxelles a été écarté avec une certaine subtilité par la Première ministre Theresa May. Dans un communiqué inattendu, la chef de l’exécutif britannique assure qu’elle « conduira les négociations avec l’Union européenne, le secrétariat d’État chargé de la sortie de l’UE [la] secondera ».

Les tensions autour du Brexit ne sont pas prêtes de s’apaiser au sein de la majorité conservatrice. Le départ de plusieurs partisans d’une ligne dure dans les négociations relatives au Brexit ont quitté le Gouvernement il y a plusieurs semaines, mais leurs ombres planent toujours sur la majorité de Theresa May. La Première ministre britannique vient de mettre au placard le tout nouveau secrétaire d’Etat en charge du Brexit, Dominic Raab, réputé – comme son prédécesseur – pour être un partisan d’une ligne dure.

Alors qu’il répondait à des parlementaires, Dominic Raab n’a pas eu l’occasion de découvrir en premier le contenu d’une dépêche rédigée par le 10 Downing Street. « Il est essentiel que le gouvernement s’organise de la manière la plus efficace pour permettre au Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne » peut-on lire. La conséquence est radicale : Theresa May est désormais la principale responsable des négociations avec les dirigeants européens tandis que son Secretaire d’Etat au Brexit aura pour tâche de la seconder.

Cette mise sur la touche n’est pas du goût de ceux qui militent pour un Brexit dur et qui ont le soutien d’une partie non négligeable des sympathisants conservateurs. Le député Craig Mackinlay dénonce un « Coup d’Etat tranquille » qui pourrait avoir pour conséquence un Brexit très limité. L’idée d’un nouveau vote concernant le Brexit plane toujours sur le Royaume-Uni faisant craindre aux partisans de la sortie de l’Union européenne un déni de démocratie qu’ils n’ont pas cessé de rappeler lors du scrutin. Theresa May leur donnera-t-elle raison ? Les fils du Brexit sont plus que jamais dangereux à manipuler.