Vers une coopération entre Moscou et Pyongyang ?

Vers une coopération entre Moscou et Pyongyang ?

La toute première rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le chef de l’Etat nord-coréen Kim Jong-un fait déjà couler beaucoup d’encre. Dans l’impasse dans sa relation nouvelle avec les Etats-Unis, Pyongyang essaie de jouer une nouvelle carte avec son voisin russe. Les deux pays sont dans le collimateur du président Trump, mais cela suffira-t-il à rapprocher deux pays aux intérêts pas forcément divergents, mais au moins divers ? Le sommet qui se tient à Vladivostok devrait donner quelques réponses.

Sortie d’une longue période communiste, la Russie n’a pas gardé des liens étroits avec la Corée du nord. Un régime dont elle s’était déjà éloignée du temps de l’Union soviétique et dont les ponts ont été quelque peu consolidés à l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. C’est toutefois la première fois que le dirigeant russe rencontre son homologue nord-coréen à l’occasion d’un sommet dans la ville de l’extrême orient russe : Vladivostok. Située à quelques encablures de la courte frontière russo-nord-coréenne, Vladivostok accueille Kim Jong-un sous le regard des chancelleries du monde entier.

Venu à Vladivostok en train blindé comme son père et son grand-père avant lui, Kim Jong-un entend nouer des relations plus denses avec la Russie. Un moyen pour lui de mettre la pression sur Washington après un dernier sommet avec Donald Trump qui n’a accouché de rien. C’est également pour Moscou, l’occasion de montrer qu’il compte sur les dossiers régionaux et notamment ceux qui concernent l’Asie. Les deux leaders ont des intérêts communs, mais la collaboration entre les deux pays reste assez faible.

Les échanges économiques sont peu nombreux et Pyongyang plaide pour que les 10 000 travailleurs nord-coréens présents en Russie restent dans le pays. Ils sont source de devises essentielles à la survie du régime. La Russie, elle, pense à un projet d’oléoduc reliant la Sibérie à la Corée du sud et qui passerait par la Corée du nord. Un projet qui pourrait contribuer à la normalisation des relations entre les deux Corées et qui aurait le mérite de fournir un client de poids pour Moscou. Les discussions entre Vladimir Poutine et Kim Jong-un risquent d’être forts nourries et il n’est pas certain que le président américain échappe à une pique de la part de chefs d’Etat habitués à ne pas s’embarrasser de mots conciliants en toutes circonstances.

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