Andrej Babis : nouvelle épine dans la chaussure de l’UE

Andrej Babis : nouvelle épine dans la chaussure de l’UE

Après les élections législatives de samedi en République Tchèque, Bruxelles compte un eurosceptique de plus en son sein. Le parti fondé par Andrej Babis, l’ANO, est arrivé en tête du scrutin avec 29,7 % des suffrages lui permettant ainsi d’obtenir 78 sièges à la Chambre Basse. L’ANO devra former une coalition compliquée pour obtenir la majorité des sièges (100) et mettre en place une plateforme encore peu claire, mais explicitement peu enthousiaste vis-à-vis de l’Union européenne.

La République Tchèque est un pays qui fait peu parler de lui dans les instances européennes. Les rares fois où il est mentionné, c’est pour être couvert d’éloges quant à sa gestion très saine de l’économie et des finances publiques. Le pays compte seulement 3,3 % de chômeurs, le budget de l’Etat maîtrisé et les inégalités faibles entre les citoyens. Pourtant, le vent populiste s’est emparé de cet ancien satellite de l’Union soviétique notamment en raison d’une vague migratoire mal perçue par une majorité de la population. C’est sur un discours eurosceptique qu’a fait campagne Andrej Babis et a hissé son parti fondé en 2011 en tête des suffrages avec 29,7 % des votes et 78 sièges du 200 à la Chambre Basse.

Andrej Babis n’est pas un homme politique comme les autres. Surnommé le « Trump tchèque », il s’est invité dans le débat politique en fondant un parti au nom très explicite : « Action des citoyens mécontents » (ANO). Un parti qui s’inscrit dans la ligne populiste, mais dont la plateforme n’a fait émerger aucune proposition forte. Les deux lignes vraiment perceptibles sont le refus de l’immigration et de l’euro (la République Tchèque a gardé sa monnaie nationale). Autant dire que l’Union européenne va devoir composer avec un nouveau gouvernement eurosceptique une fois la coalition mise sur pied.

Milliardaire et plus gros employeur du pays avec environ 200 sociétés appartenant à son groupe Agrofert, Babis a connu une première expérience politique de haut niveau lorsqu’il a été appelé dans un gouvernement de coalition où il a été nommé ministre des Finances. Son passage a plutôt laissé une bonne trace et son score aux législatives aurait pu être plus important encore si les dernières semaines de campagne n’avaient pas été émaillées de révélations et d’affaires qui feraient notamment de Babis un ancien agent de renseignement sous le régime communiste.

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