Macron dans la tourmente d’un scandale d’Etat
Le président français, Emmanuel Macron, fait face à un été particulièrement lourd. Alors qu’il pouvait espérer remonter dans les sondages grâce à la victoire de l’équipe de France de football au mondial russe, le président est mis en difficulté en raison des faits reprochés à l’un de ses proches. Son principal conseiller pour la sécurité a été filmé en train de frapper des manifestants. Un comportement délictueux qui a suscité un séisme politique seulement rendu public près de trois mois après les faits.
C’est un coup de tonnerre dans le ciel politique français. Alors que l’exécutif fait face à une perte de confiance selon les sondages, la présidence de la République est prise dans une tourmente juridico-politique de premier ordre depuis que le journal Le Monde a révélé de graves débordements commis par Alexandre Benalla, un proche conseiller du président. En charge de la sécurité de l’Elysée et présent lors de nombreuses sorties publiques du chef de l’Etat, Alexandre Benalla a été filmé le 1er mai dernier en train de frapper des manifestants.
Ce n’est que de 18 juillet que l’information a été publiée par Le Monde avec un film étayant les accusations à l’encontre de ce proche conseiller du président. L’affaire aurait pu se conclure rapidement avec le licenciement (en cours) d’Alexandre Benalla, mais la réaction de l’exécutif et les révélations distillées dans la presse ont mis le feu aux poudres. Ainsi, celui qui est au centre de l’attention de tout un pays aurait utilisé des équipements de la police pour se rendre coupable de faits de violence. Il aurait même fait interpellé deux de ses victimes avec à la clé une sanction plutôt légère, car sa hiérarchie (l’Elysée) aurait décidé d’une simple suspension de deux semaines avec prise sur salaire.
La sanction est jugée inappropriée par une grande partie de la classe politique et ce n’est qu’avec la polémique naissante qu’Alexandre Benalla a été finalement renvoyé d’un poste rémunéré 7 000 euros bruts par mois. Une fonction accompagnée d’un logement de fonction et d’une voiture de police suréquipée alors que les membres des forces de l’ordre se plaignent d’un manque inadmissible de moyens.
Plusieurs enquêtes ont finalement été ouvertes et le silence du président de la République alimente les rumeurs quant au degré de connaissance et d’amitié qui lient Alexandre Benalla et Emmanuel Macron. Les Parlementaires auront certainement quelques réponses avec l’audition très attendue du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Le ministre s’exprime actuellement et quelque soit la nature de ses propos, il semble que la machine à polémiques ne puisse pas être remise au garage avant au moins plusieurs jours.