Le sud de l’Europe appelle à plus de solidarité dans le nouveau pacte migratoire de l’UE

Les pays méditerranéens en première ligne de la crise migratoire européenne ont appelé à plus de solidarité de la part des gouvernements de l’UE et ont déclaré que la proposition de refonte des règles migratoires n’allait pas assez loin.
L’UE est durement confrontée depuis 2015 à une crise migratoire, quand plus d’un million de personnes, pour la plupart des réfugiés syriens, irakiens ou afghans, sont arrivées sur ses côtes, la plupart via la Grèce.
Un nouveau pacte pour s’attaquer au problème a été proposé par la Commission européenne en septembre dernier, mais un accord final n’a pas encore été conclu.
« Dans sa forme actuelle, le pacte ne fournit pas de garanties suffisantes aux États membres de première ligne », ont déclaré les ministres de l’Intérieur et des Migrations de Grèce, d’Italie, d’Espagne, de Chypre et de Malte dans une déclaration conjointe à l’issue d’un sommet du soi-disant MED5 en Athènes.
Les arrivées ont considérablement chuté pour arriver à environ 95 000 personnes l’année dernière, selon les données des Nations Unies, la plupart en Italie, en Espagne et en Grèce.
Les ministres ont appelé à davantage de coopération avec les pays d’origine ou de transit, à un mécanisme européen de retour géré de manière centralisée et à la relocalisation des demandeurs d’asile entre tous les États membres.
« Nous ne pouvons pas laisser les cinq États membres méditerranéens assumer toutes les pressions du reste de l’Union européenne », a déclaré le ministre grec des migrations Notis Mitarachi.
« Nous avons besoin que la solidarité soit obligatoire. »
10 000 euros d’aide par adulte accueilli
La principale responsable des migrations de l’UE, Margaritis Schinas, a déclaré que les pays méditerranéens étaient « contraints, par la géographie, de porter un fardeau disproportionné de la crise des réfugiés ».
La « solidarité obligatoire » est la partie la plus sensible du pacte, obligeant chaque pays à accueillir certains migrants, en parrainant leur retour dans les pays d’origine ou en offrant une assistance matérielle sur le terrain aux pays d’arrivée.
Les gouvernements nationalistes de droite de Pologne et de Hongrie s’opposent au plan, même si, selon la proposition de la Commission, l’UE paierait à un pays 10 000 euros par adulte accueilli.
La ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, a déclaré « qu’il reste encore beaucoup à faire ».