Le spectre d’une récession allemande au 3e trimestre inquiète

Après un second trimestre qui a vu un recul du PIB allemand, Berlin s’attend à un mauvais exercice pour le troisième trimestre. Ce lundi, le rapport mensuel de la Bundesbank a indiqué que l’économie pourrait se contracter encore et faire ainsi entrer la première puissance européenne en phase de récession. Une trajectoire qui soulève des questions en Allemagne au sujet de la politique économique à adopter. Les dossiers brûlants que sont le Brexit et le conflit commercial sino-américain seront peut-être les juges de paix.
Le mauvais temps continue de poursuivre Angela Merkel. En difficulté sur le plan politique, elle doit aujourd’hui faire face à une situation économique qui se complique. Le second trimestre de l’année 2019 a enregistré une légère baisse du PIB de 0,1 % et la Bundesbank estime que la baisse n’est peut-être pas finie. Dans son rapport mensuel, l’institution assure que « l’économie pourrait à nouveau se contracter ». Une prévision qui ne surprend guère en raison du contexte général tendu, mais qui tend à mettre en difficulté l’exécutif allemand.
Le terme de récession commence à fleurir, car techniquement une récession a lieu lorsque le PIB se contracte pendant deux semestres consécutifs. Le troisième semestre est donc scruté avec attention et les premiers retours ne sont pas très positifs pour la première économie du continent européen. L’économie allemande repose principalement sur les exportations industrielles, mais avec un conflit commercial mettant aux prises les Etats-Unis et la Chine, ce sont les fondamentaux défendus par Berlin qui sont en souffrance. Deux des principaux clients de l’Allemagne font trembler la planète à coups de déclarations et de hausses de droits de douane et l’économie commence sérieusement à en pâtir.
Les perspectives ne sont guère réjouissantes dans la mesure où le conflit commercial qui oppose Washington à Pékin ne semble pas être sur la voie d’une trêve. De plus, le Royaume-Uni, autre grand partenaire de l’Allemagne évolue dans la plus grande incertitude avec un Brexit qui va peut-être se faire sans accord avec l’Union européenne. La situation pousse le gouvernement allemand à s’interroger sur la marche à suivre. Continuer à privilégier la rigueur budgétaire et dégager des excédents ou lâcher (un peu) les vannes et se lancer dans une politique keynésienne. Cette seconde option aurait pour avantage de profiter de taux à long terme historiquement bas. Ainsi, l’Allemagne s’endetterait à moindre frais. Mais si des signaux se font sentir en faveur de cette possibilité, Berlin a fait de la gestion sans endettement son mot d’ordre depuis plusieurs années…