La croissance chinoise en panne

La croissance chinoise en panne

La Chine s’est imposée comme le poumon économique de la planète. Un poumon qui a du mal à ventiler en raison notamment de la guerre commerciale qui fait rage depuis plusieurs mois avec les Etats-Unis. La croissance au 3e trimestre n’est que de 6,5 %, soit la moins bonne performance depuis 2009. Un mauvais chiffre suffisant pour amener les Chinois à la table de négociations ?

6,5 % de croissance au 3e trimestre. Cet excellent chiffre de croissance dont les pays européens ne peuvent même plus rêver depuis des années est considéré comme une très mauvaise performance en Chine. En effet, il s’agit du plus mauvais trimestre enregistré par le Bureau national chinois des statistiques depuis 2009. Alors si les chiffres communiqués par les autorités chinoises sont toujours pris avec des pincettes par les experts, il ne fait aucun doute qu’un ralentissement de la croissance est à l’œuvre.

Aux premier et second trimestres de cette année, la croissance était respectivement de 6,8 % et 6,7 %. Le ralentissement tend donc à s’accélérer un peu même s’il reste dans le taux de croissance attendu par les autorités chinoises pour 2018 (6,5 %). En 2016 et 2017, le PIB avait progressé de 6,7 % et 6,9 %. La baisse annoncée et aujourd’hui constatée montre l’influence des sanctions décidées par le président américain. Plusieurs vagues de sanctions ont été lancées depuis l’été dernier et Washington surtaxe désormais près de 50 % des marchandises chinoises qui touchent le sol américain. La Chine ne s’en laisse pas compter, mais c’est bien la croissance chinoise qui souffre le plus – pour le moment – de cette situation.

Les autorités tiennent un discours rassurant pour faire revenir la confiance des investisseurs, mais seul un accord global avec les Etats-Unis semble pouvoir effacer les craintes. Un succès sans précédent pour Donald Trump ? Il est beaucoup trop tôt pour le dire, car la Chine n’a pas (encore) sorti l’artillerie lourde. Pékin possède une arme redoutable quoi que à double tranchant. La dette américaine est largement détenue par la Chine et si Pékin veut frapper fort, il peut décider de ne plus financer son incommode partenaire. Une décision aux conséquences très lourdes dont ne veut aucun des acteurs. Mais poussée dans ses retranchements, la Chine pourrait un jour céder à cette arme redoutable à bien des égards.

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