Des groupes de défense des droits de l’homme critiquent l’accord gazier de l’UE avec l’Azerbaïdjan

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué l’Azerbaïdjan comme un fournisseur d’énergie “crucial” et “fiable”, alors qu’elle annonçait un accord avec Bakou pour étendre le corridor gazier sud, le gazoduc de 3 500 km acheminant le gaz de la mer Caspienne vers l’Europe.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les responsables de l’UE ont fait le tour des producteurs mondiaux de combustibles fossiles à la recherche de fournisseurs alternatifs, au milieu des craintes croissantes que le Kremlin ne ferme complètement les flux de gaz vers l’Europe.

Aux côtés du président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, Ursula Von der Leyen a déclaré que l’UE se diversifiait loin de la Russie et se tournait “vers des partenaires plus fiables et dignes de confiance”, ajoutant qu’elle était heureuse de compter l’Azerbaïdjan parmi eux. “Vous êtes en effet un partenaire énergétique crucial pour nous et vous avez toujours été fiable.”

Ilham Aliyev a décrit le protocole d’accord sur l’énergie signé avec l’UE comme “une feuille de route pour l’avenir”.

Selon l’accord, les livraisons de gaz à l’UE depuis l’Azerbaïdjan devraient atteindre 20 milliards de mètres cubes par an en 2027, contre 8 milliards actuellement. Les approvisionnements devraient augmenter à 12 milliards d’ici 2023.

Le plan visant à plus que doubler la capacité existante en cinq ans “nécessitera des investissements importants pour l’expansion du réseau de gazoducs du corridor sud”, indique le mémorandum. Il ajoute que les deux parties essaieront de développer des infrastructures, « dans la mesure du possible », prêtes à être converties pour les gaz renouvelables.

Ursula Von der Leyen a déclaré avoir discuté avec Ilham Aliyev du &quotpotentiel énorme&quot de son pays pour les énergies renouvelables, telles que l’éolien offshore et l’hydrogène vert. Elle a également exhorté l’Azerbaïdjan à se joindre à 119 pays pour signer l’engagement mondial sur le méthane, un pacte visant à réduire de près d’un tiers le puissant gaz à effet de serre au cours de la prochaine décennie.

L’accord sur l’énergie devrait ouvrir la voie à une coopération plus approfondie entre l’UE et l’Azerbaïdjan, dans les domaines du commerce, de l’aviation et du développement du port de Bakou.

Human Rights Watch a déclaré que l’UE n’aurait pas dû signer cet accord sans insister sur des réformes politiques : la libération de dizaines de prisonniers politiques et des modifications des lois qui restreignent fortement les organisations non gouvernementales et les médias.