Nazarbaïev quitte la présidence du Kazakhstan

Nazarbaïev quitte la présidence du Kazakhstan

Après trente années de règne sans partage, le président Kazakh, Noursoultan Nazarbaïev a démissionné ce mardi 19 mars 2019. Un retrait qui prend effet aujourd’hui et qui constitue un choc dans ce grand pays d’Asie centrale où le culte de la personnalité a façonné les esprits depuis des années. Agé de 78 ans, le désormais ex-président reste la référence politique en tant que « Père de la nation » et membre à vie du Conseil de sécurité du pays. L’intérim est assuré par le président de la Chambre haute du Parlement dans l’attente d’élections dont la date n’a pas encore été communiquée.

«  J’ai pris la décision de renoncer au mandat de président ». C’est par ces mots que le chef d’Etat kazakh, Noursoultan Nazarbaïev a annoncé à ses concitoyens sa démission après trois décennies passées au plus haut sommet du pouvoir. Premier secrétaire du Parti communiste et dirigeant du pays en 1989, Nazarbaïev a réussi une transition personnelle et économique dans le chaos de la chute du bloc soviétique. Elu président d’un Kazakhstan indépendant en 1991, il a ensuite accumulé les réélections dès le premier tour avec des scores toujours supérieurs à 80 %.

L’homme est réellement aimé de beaucoup de Kazakhs et est aussi craint, car le pays est dirigé d’une poigne de fer même si Nazarbaïev a toujours su ne pas trop attirer l’attention des pays étrangers sur la manière dont il a conduit son pays. Hissé au rang de « Père de la nation » en 2010, Nazarbaïev a préparé son retrait depuis plusieurs années notamment en renforçant les pouvoirs du Conseil de sécurité, organe où il siégera à vie malgré son renoncement à la présidence. Le président de la Chambre haute du Parlement est aujourd’hui en charge de l’intérim et doit organiser des élections où la présence (et la victoire ?) de la propre fille de Noursoultan Nazarbaïev est attendue par de nombreux observateurs.

Malgré les signaux qui laissaient présager d’un retrait, le pays est sous le choc. Le président par intérim a d’ores et déjà annoncé sa volonté de rebaptiser la capitale Astana au nom de Noursoultan. Au-delà des symboles, le Kazakhstan va devoir tracer son chemin entre ses voisins russes et chinois. Une situation géopolitique compliquée, mais plutôt bien maîtrisée par l’ancien chef d’Etat. Ce dernier a eu plus de mal du côté de l’économie où les derniers résultats avaient provoqué la chute du gouvernement. Le pays est toutefois « sur la bonne voie » selon Nazarbaïev, et son successeur aura pour charge de moderniser un pays à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie.

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