Immigration : incident à la frontière franco-italienne

C’est un incident qui envenime encore plus les relations entre la France et l’Italie. Vendredi dernier, une fourgonnette de la gendarmerie française a traversé la frontière pour déposer des clandestins en Italie. Une procédure en dehors de tout accord bilatéral et européen contre laquelle tonne Matteo Salvini. Le ministre italien de l’Intérieur a rejeté les excuses de la France alors que Paris déplore une « instrumentalisation politique individuelle ».
Il est peu de dire que le ton entre la France et l’Italie est acerbe depuis plusieurs mois. Rome se sent esseulée face à l’arrivée de migrants et accuse Paris de ne pas prendre ses responsabilités malgré les discours. L’incident survenu vendredi 12 octobre ne va pas aider à améliorer les choses. En effet, plusieurs clandestins ont été renvoyés en Italie par les gendarmes français sans aucun accord ni signalement aux autorités italiennes.
Ce mardi, Matteo Salvini a dénoncé un acte qui discrédite les autorités françaises selon lui. « Abandonner des immigrés dans un bois italien ne peut pas être considéré comme une erreur ou un incident. Ce qui s’est passé à Clavière est une offense sans précédent à l’encontre de notre pays ». La Préfecture des Hautes-Alpes avait reconnu « une erreur » avant que la Présidence française ne lui emboite le pas : « C’est une erreur, la Préfecture l’a reconnu. Il y a eu une incursion, pas prévue ni conforme aux consignes, en territoire italien, où deux personnes ont été déposées ».
La tension monte entre les deux dirigeants puisque l’entourage du président Macron a fait savoir qu’il s’agit d’« une instrumentalisation politique, essentiellement individuelle, par le nouveau collègue de Christophe Castaner ». Instrumentalisation ou pas, l’Italie et la France n’arrivent plus à se comprendre. Salvini avait déjà déclaré lundi soir : « Ils parlent d’incident ? (Le président français) Macron qui se dit bon et généreux débarque de nuit des migrants en Italie ? Nous prétendons obtenir des réponses, rapides et sans équivoque de la part de Paris ».
L’enquête commune qui a été lancée apportera peut-être des réponses que les politiques ne semblent plus en mesure de donner en raison de divergences trop importantes concernant la question de l’immigration.