La croissance chinoise inquiète la Banque mondiale

La Banque mondiale s’inquiète des performances économiques de la Chine. Dans un rapport publié mardi, les experts appellent les autorités pékinoises à favoriser de nouveaux moteurs de croissance. Une croissance de l’ordre de 6 % qui ressemble à un couac pour un pays loin du rythme enregistré jusqu’en 2010. Les autorités chinoises sont aussi inquiètes et ont d’ores et déjà affirmé qu’il serait compliqué de maintenir une croissance à 6 %.
Avec une croissance de 6,2 % au second trimestre 2019 sur un an, la Chine a connu sa moins bonne performance en près de trois décennies. Ce fort ralentissement a eu lieu malgré les mesures de soutien mises en place. La Banque mondiale se fait le relai de ce ralentissement qui s’explique par des « anciens moteurs de croissance (qui) s’essoufflent ». L’institution préconise d’ « éliminer les distorsions qui subsistent dans l’économie et réduire les obstacles à la concurrence sur le marché ».
La situation est tendue pour la Chine, mais elle « dispose d’une marge de manœuvre considérable pour poursuivre son processus de rattrapage économique ». Il y a des motifs d’espoir même si le bilan de parcours est plutôt sombre. Malgré le soutien à la consommation intérieure, cette dernière a baissé à +7,5 % contre +7,6 % précédemment. Les ventes de voitures ont dérapé (-9,9 % de moins en août 2019 par rapport à août 2018). La consommation intérieure ne constitue pas une garantie à toute épreuve et le bras de fer commercial avec les Etats-Unis commence à peser.
La reprise prochaine des négociations entre Pékin et Washington afin de mettre fin au conflit commercial sera donc cruciale. La fin du système des sanctions et contre-sanctions est attendue par les autorités chinoises. Ces dernières ne sont toutefois pas prêtes à brader un accord, lequel signifierait sa défaite face aux oups de boutoir d’un président américain dont le bilan économique sur la scène intérieure est plutôt positif à l’aube des prochaines élections.