L’Allemagne ne croit pas au projet européen de Macron
Les ambitions sont parfois rapidement douchées même venant de politiques très puissants. Emmanuel Macron peut le confirmer alors qu’il doit tenir un discours aujourd’hui devant le Parlement européen. Il est probable que les propos du chef de l’Etat français ont été largement remaniés ces dernières 24 heures, car alors qu’il devait plaider pour réforme du budget européen, son partenaire allemand lui a envoyé une fin de non recevoir hier. L’Europe résistera-t-elle à l’enthousiasme français ?
Le temps de la candeur et des espoirs de réforme structurelle est-il déjà passé ? Sept mois après son discours sur l’Europe, le président français va se confronter à un mur a priori infranchissable appelé l’Allemagne. En ce mardi 17 avril, Emmanuel Macron est attendu au Parlement européen afin de tenir un nouveau discours plein de propositions qui doit remobiliser une Union européenne en crise. Un de ses chevaux de bataille est le Fonds monétaire européen (FME) qui doit remplacer le Mécanisme européen de stabilité (MES). Une réforme rejetée par le parti d’Angela Merkel qui a aussi écarté d’un revers de main l’idée d’un second budget européen dédié aux pays membres de la zone euro.
A l’issue d’une réunion des parlementaires CDU, une proche de la chancelière Angela Merkel a déjà mis au tombeau les propositions françaises : « Je ne pense pas que cela soit une bonne idée » d’avoir un budget européen additionnel regroupant tous les pays membres de la zone euro. « En conséquence, nous sommes d’avis que nous devons avant tout et en priorité nous occuper de la question du budget principal de l’Union européenne ».
La proposition française apporterait plus de problèmes que de solutions et constituerait une nouvelle rampe de lancement pour les partis allemands eurosceptiques. Les élections européennes de 2019 approchent à grand-pas et l’Allemagne tente de résister à une vague populiste qui a compliqué la constitution d’une nouvelle coalition permettant à Angela Merkel d’entamer un quatrième mandat.