Cessez-le-feu rompu par l’Azerbaïdjan pour la deuxième fois en une semaine dans le Haut-Karabakh

Les forces azerbaïdjanaises ont franchi la ligne de cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh avant de retourner à leurs positions après des pourparlers avec les forces de maintien de la paix.

Le cessez-le-feu entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie a été violé pour la deuxième fois en une semaine le 15 avril par les forces azerbaïdjanaises qui ont franchi la ligne de cessez-le-feu près de Seysulan dans la région de Martakert de la République de facto d’Artsakh, a annoncé le ministère russe de la Défense.

Le contingent russe de maintien de la paix, en coopération avec des représentants de l’Azerbaïdjan et du Haut-Karabakh, a pris des mesures pour résoudre l’incident. Selon le NKR InfoCenter de la République d’Artsakh, les forces azerbaïdjanaises sont revenues à leurs positions de départ après des négociations avec les forces de maintien de la paix.

Le NKR InfoCenter a affirmé que les forces azerbaïdjanaises tentaient d’améliorer leurs positions en avançant des troupes.

La République d’Artsakh est une république de facto internationalement reconnue comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. En 2020, la zone où se trouve la république a été reprise par l’Azerbaïdjan.

Le 12 avril, le ministère russe de la Défense a annoncé que le cessez-le-feu avait été violé par les forces azerbaïdjanaises qui avaient abattu un membre des forces armées de la République de facto d’Artsakh.

L’incident s’est produit près de Parukh, où les forces azerbaïdjanaises avaient franchi la ligne de contact le mois dernier, déclenchant un pic de tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

Selon le ministère russe de la Défense, les Casques bleus russes ont réussi à résoudre l’incident.

En mars, les forces azerbaïdjanaises ont franchi la ligne de contact près du village de Parukh en République d’Artsakh, pénétrant dans le village de Khramort. Un jour plus tard, un drone azerbaïdjanais Bayraktar TB2 a mené des frappes contre des forces appartenant à l’Artsakh, tuant trois soldats arméniens.

Le ministère russe de la Défense a alors publié une déclaration affirmant que l’Azerbaïdjan avait violé le cessez-le-feu conclu à la fin de la guerre du Haut-Karabakh en 2020 en franchissant la ligne de contact, suscitant l’indignation des responsables azerbaïdjanais.

Une paix qui tient sur un fil

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a alors condamné la déclaration, affirmant qu’elle “ne reflète pas la vérité” et que c’est l’Arménie, et non l’Azerbaïdjan, qui violait le cessez-le-feu conclu en 2020.

Le ministère a ajouté que la déclaration du ministère russe de la Défense « contredit l’essence des relations bilatérales » et la Déclaration sur l’interaction alliée que la Russie et l’Azerbaïdjan ont signée en février dernier.

Le 6 avril, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu de tenir des pourparlers de paix pour régler les tensions dans la région du Haut-Karabakh.

Le 14 avril, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a évoqué les tensions persistantes dans la région du Haut-Karabakh, déclarant “Nous avons eu près de 1000 morts pendant le soi-disant temps de paix, ce n’est pas la paix“, selon Armenpress.

“Le peuple du Karabakh doit vivre au Karabakh, le peuple du Karabakh doit avoir des droits, des libertés et un statut au Karabakh. Le peuple du Karabakh doit être Karabakh, Artsakh et Arménien au Karabakh“, a ajouté Nikol Pashinyan.

En 2020, une guerre d’un peu plus d’un mois a éclaté entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans la région contestée du Haut-Karabakh et les zones voisines, se terminant par une nouvelle ligne de contact tracée et des soldats de la paix russes déployés le long de la ligne. Des affrontements sporadiques ont été signalés le long de la ligne depuis la guerre.