Accord sur le Brexit rejeté : May et le Royaume-Uni au bord du gouffre

Accord sur le Brexit rejeté : May et le Royaume-Uni au bord du gouffre

Comme Theresa May et ses soutiens pouvaient le craindre, l’accord sur le Brexit présenté à la Chambre des Communes a été rejeté. Les deux années de négociations sont donc torpillées par les parlementaires britanniques qui ont formé une coalition hétéroclite sur cette question. La Première ministre va maintenant être confrontée à un vote de confiance qui est loin d’être gagné tant sa majorité est divisée sur le Brexit. Les Européens, eux, brandissent le spectre du no deal.

A deux mois de la date prévue pour une sortie officielle de l’Union européenne, les Britanniques ne savent toujours pas de quoi demain sera fait. Leur Première ministre non plus même si elle pressent avec justesse que les prochains jours vont être particulièrement difficiles. L’accord conclu avec l’UE n’a suscité ni enthousiasme ni majorité. Pire, il s’agit d’un véritable camouflet puisque les parlementaires ont été 432 à rejeter le texte pour seulement 202 soutiens. Des chiffres qui montrent bien l’impossibilité de parvenir à un retournement de situation dans un proche avenir.

Le temps est compté et l’heure est aux échanges politiques peu amicaux. Jeremy Corbyn, le chef des Travaillistes a déposé une motion de censure – un acte hostile précédé par May qui a demandé un vote de confiance étant donné l’ampleur de la débandade. Avec si peu de soutiens en faveur de son texte, Theresa May gouverne aujourd’hui grâce à une majorité étriquée qui a pris le contrepied de sa leader pour environ 40 % de ses membres. Ainsi, le vote de confiance n’a rien d’acquis et le Royaume-Uni pourra être appelé à de nouvelles élections législatives en mars ou avril prochain.

Avec une sortie de l’UE prévue le 29 mars, d’éventuelles législatives signeraient presque automatiquement un « no deal » tant redouté. Theresa May peut toutefois demander un délai supplémentaire à Bruxelles afin de faire voter un texte que les Européens refusent catégoriquement de renégocier même à la marge. La position de la Première ministre est des plus inconfortables, mais l’équation pourrait aussi se compliquer du côté des vingt-sept.

En effet, le Royaume-Uni peut décider de ne pas aller jusqu’au bout du Brexit et serait alors en droit de participer aux élections européennes. Or, les sièges attribués aux députés britanniques ont été redistribués en partie et conservés libres pour d’autres en prévision de l’adhésion de nouveaux membres. Le nombre de députés serait alors supérieure à la imite légale fixée à 751. Un casse-tête qui pourrait bien s’imposer à des Européens pas si en position de force qu’ils aiment à le laisser penser.

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