Paris : manifestation contre les multiples répressions en Arabie saoudite

Mardi 12 septembre, en marge de la manifestation contre la loi Travail qui s’est déroulée dans les plus grandes villes de France, ainsi que sur toutes les chaines d’information, une autre, beaucoup moins médiatisée, avait lieu à Paris. Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies pour protester contre la venue prochaine du prince héritier saoudien, Mohamed Ben Salman, dans la capitale. Et, dans le même temps, dénoncer les manœuvres d’un régime qui ne renonce toujours pas à la barbarie pour faire régner l’ordre à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.

Un acte en particulier semble avoir mis le feu aux poudres. D’après Amnesty International, « un jeune Saoudien chiite, qui affirme avoir été torturé dans le but de lui faire ”avouer” des infractions qu’il aurait commises lorsqu’il avait 16 ans, risque d’être exécuté de manière imminente. C’est le dernier exemple choquant de la répression que mène l’Arabie saoudite contre la dissidence », estime dans un communiqué publié mardi 12 septembre l’organisation de défense des droits humains. Qui rappelle dans le même temps que le Royaume « est partie à la Convention relative aux droits de l’enfant, qui prohibe l’application de la peine de mort pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits. »

« La répression que mène l’Arabie saoudite contre la dissidence semble ne connaître aucune limite, estime de son côté Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient au sein d’Amnesty International. Sa dernière victime, mineure au moment des faits qui lui sont reprochés, risque d’être exécutée aux mains d’un régime répressif qui se sert de la peine de mort comme d’un outil pour écraser la dissidence » selon elle. Les manifestants réunis à Paris, mardi, n’en pensaient pas moins. Munis de grandes affiches sur lesquelles étaient inscrits des slogans, ils ont appelé à libérer les prisonniers politiques et stopper les arrestations d’opposants et d’activistes, monnaie courante en Arabie saoudite.

Sur certaines pancartes, en lettres rouges, était également inscrit : « Mohamed Ben Salman bombarde les civils au Yémen ». Une référence aux frappes aériennes de la coalition dirigée depuis deux ans par Riyad, perpétrées chez son voisin yéménite pour tenter de contenir l’avancée des rebelles houthistes. Régulièrement, la communauté internationale s’indigne des manœuvres de l’Arabie saoudite, qui donne l’impression de frapper au hasard, sans véritable cible. L’ONU vient d’ailleurs de demander une enquête internationale sur le conflit au Yémen, qui a fait pour l’instant 5 000 morts – dont les deux tiers imputables à la coalition saoudienne. De son côté, l’ONG Human Rights Watch n’hésite pas à accuser le régime Al Saoud de « crimes de guerre ».

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