La Bulgarie prend la présidence de l’UE

Après six mois de présidence, l’Estonie cède sa place à la Bulgarie pour conduire les destinées de l’Union européenne. Sofia est encore peu connu du grand public, mais s’est distingué à plusieurs reprises de manière négative auprès de ses partenaires européens. La présidence bulgare aura à cœur de mettre à profit les six prochains mois pour redorer son blason et aider au règlement d’enjeux importants qui se bousculent à la porte de l’Union européenne.
Dans la grande famille de l’Union européenne, la Bulgarie fait partie des petits derniers peu appréciés par les autres membres. Depuis son adhésion en 2007, cet ancien pays communiste n’a pas connu l’évolution spectaculaire tant attendue. Les progrès en matière judiciaire sont d’une lenteur effrayante et la liberté de la presse est remise en cause avec insistance. Autre point très négatif, la corruption est toujours un fléau qui tend à se renforcer. En 2007, l’ONG Tranparency International attribuait la 69e place à la Bulgarie dans son classement des pays les plus vertueux aux plus corrompus. Un classement indigne d’un pays européen qui a encore régressé en dix ans. Désormais la Bulgarie pointe à une piteuse 75e position. De quoi se poser des questions sur l’influence réelle de l’Union européenne dans le développement du pays.
L’économie reste encore peu développée et la Bulgarie doit faire face à un enjeu de taille qui dépasse largement ses possibilités : l’immigration. En effet, le pays est doté d’une frontière longue de 250 kilomètres avec la Turquie et est devenu malgré lui un carrefour migratoire. La question des migrants sera au cœur de la présidence bulgare et les partis de la majorité qui comptent notamment des groupes profondément anti-immigrations sauront faire entendre leur voix.
La normalisation des relations entre l’UE et la Russie sera également au programme de la nouvelle présidence, mais l’enjeu principal reste de faire la promotion de ce pays mal connu ou victime d’une image peu flatteuse. Le chemin sera long et dans le contexte actuel, il n’est pas certain que les autres membres de l’UE se plaisent à souligner ce qui ne va pas chez ce membre si particulier. Une opportunité est donc à saisir du côté de Sofia.