Un officier russe qui a fui au Kazakhstan pourrait être expulsé

Un officier militaire russe qui est entré illégalement au Kazakhstan parce qu’il s’opposait à l’invasion de l’Ukraine y a été détenu, a déclaré sa famille, laissant les autorités kazakhes devant un dilemme diplomatique quant à savoir s’il faut le remettre à Moscou.

Des centaines de milliers de Russes ont fui vers le Kazakhstan et d’autres États voisins après le début de la guerre. Beaucoup d’entre eux étaient des civils, traversant légalement car ils cherchaient à éviter un ordre de mobilisation russe.

En tant qu’officier de l’armée, le major Zhilin, 36 ans, s’est vu interdire de quitter la Russie et il est entré illégalement au Kazakhstan en septembre lorsqu’il est devenu clair qu’il pourrait être envoyé en Ukraine, a déclaré sa femme Yekaterina.

Elle s’est de son côté rendue légalement au Kazakhstan avec leurs deux enfants.

“En tant que personne qui n’est pas d’accord avec les actions des dirigeants russes concernant l’Ukraine, je ne pourrais pas légalement quitter la Russie même si j’avais démissionné du service militaire parce qu’il m’est interdit de le faire en tant que personne ayant accès à des informations classifiées“, a-t-elle déclaré. 

Un document de la police kazakhe, indiquait que son mari avait été arrêté parce qu’il était soupçonné d’avoir enfreint la loi russe. Il a cité des articles du code pénal russe sur la désertion et le franchissement illégal de la frontière russe.

Le Kazakhstan, une ancienne république soviétique qui a rejeté sa demande de statut de réfugié, ne soutient pas la décision de la Russie d’envahir l’Ukraine mais ne peut se permettre de s’aliéner son voisin géant, un partenaire commercial majeur.

Zhilin, un spécialiste des communications, a été arrêté et jugé pour entrée illégale par un tribunal de la ville de Semey, dans l’est du Kazakhstan. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis et a été expulsé vers la Russie.

Pour éviter l’expulsion, Zhilin a tenté sans succès d’obtenir un rendez-vous au consulat canadien à Astana, puis a tenté de prendre l’avion pour l’Arménie, mais a été détenu à l’aéroport. Il attend maintenant une décision de justice pour prolonger ou non sa détention.