Non prolifération des missiles : la Biélorussie comme ambassadrice ?

Non prolifération des missiles : la Biélorussie comme ambassadrice ?

La Biélorussie tente d’exister sur la scène internationale hors de l’ombre de son imposant voisin et partenaire russe. La question de la non prolifération des missiles nucléaires à portée intermédiaire a été saisie par les dirigeants biélorusses désireux de délivrer un message de paix alors que les Etats-Unis et la Russie ont renoncé au traité FNI en août dernier. Minsk se perçoit comme un pont entre l’Est et l’Ouest et lance une initiative qui devrait toutefois ne pas trouver de réel écho auprès des deux principaux protagonistes.

Il n’est pas aisé de se faire un nom sur l’échiquier international pour un pays comme la Biélorussie. Critiqué pour son pouvoir inamovible depuis la chute de l’Union soviétique, le pays n’en est pas moins actif pour se rendre utile au sein de la communauté internationale. C’est dans ce souci de se rendre visible et indispensable que Minsk a organisé une conférence internationale sur la sécurité en Europe. Un thème brulant alors que les tensions entre la Russie et les Etats-Unis restent fortes et qu’elles se traduisent par une sortie du traité de non prolifération des forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) de la part de ces deux pays.

La Biélorussie a fait savoir par la voix de son président que son action continuerait de s’inscrire dans le cadre du FNI et qu’aucun missile de courte ou moyenne portée ne serait produit ou déployé dans le pays. La Biélorussie n’a pas vocation à devenir un terrain de tensions sur le sol européen. Tout à fait à l’opposé, Alexandre Loukachenko a invité les différents protagonistes à se réunir « à Minsk ou ailleurs » afin de « discuter de ce problème, peut-être le problème le plus urgent du moment ».

Le pays ne veut pas faire les frais d’une montée des tensions militaires et se pose en qualité de « partenaire fiable bénéficiant de la confiance de l’Est et de l’Ouest » capable de « devenir une ceinture transfrontalière de stabilité et d’interaction constructive ». L’idée est de contribuer à « la renaissance de « l’esprit d’Helsinki » dans l’espace européen ». Le président biélorusse s’est dit « convaincu que la mise en œuvre de cette approche est bénéfique pour tous les grands pays clés acteurs – et la Russie, et l’UE, les États-Unis et la Chine ». Un bénéfice peut-être, mais il faudra bien des efforts et du temps pour que tous ses acteurs se mettent d’accord ou au moins acceptent de faire baisser des tensions qui pèsent comme une menace sur le continent européen.

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