Un Brexit soft se profile enfin

Un Brexit soft se profile enfin

Depuis son arrivée au 10 Downing Street il y a tout juste deux ans, Theresa May pare au plus pressé. Les crises ne manquent pas avec en toile de fond un Brexit dont les contours tardent à se dessiner malgré la fin des négociations prévue dans neuf mois. Un pas important semble avoir été franchi en fin de semaine dernière avec l’adoption par son gouvernement d’un plan de sortie soft de l’Union européenne. Le marché commun devrait être en grande partie préservé au soulagement des entreprises présentes en Grande-Bretagne.

Les coups de semonce des grands industriels installés en Grande-Bretagne ont certainement beaucoup joué en faveur d’un Brexit soft. Des géants comme Airbus, Siemens et BMW ont indiqué ces dernières semaines qu’un Brexit dur signifierait, sans aucun doute, une réduction de la voilure de leurs activités en Grande-Bretagne. Ce sont des milliers d’emplois dans la balance et la survie de nombreux sous-traitants. Leurs craintes ont été écoutées et apaisées par une Theresa May qui a réussi à obtenir une seule ligne pour mener à bien la suite des négociations avec l’Union européenne.

Pas moins de sept ministres britanniques sont en faveur d’une ligne dure, mais ils ont préféré garder leur poste plutôt que d’y renoncer et de poursuivre leur croisade pour une sortie de l’UE à la hussarde. Une seule ligne officielle a donc été obtenue par la Première ministre et la Grande-Bretagne s’achemine vers des relations économiques peu changées avec le reste de l’Union. En effet, si la liberté de circulation des travailleurs et le marché unique des services sont compromis, le marché unique et sa réglementation devraient être préservés.

Le gouvernement britannique est enfin en ordre de bataille et du côté des négociateurs européens, le temps est plus à la mesure et au dialogue. Vexée du Brexit, l’Union européenne a engagé la sortie de la Grande-Bretagne avec sévérité. Le ministre allemande de l’Intérieur – en conflit avec Angela Merkel – a plaidé pour plus de flexibilité avec la Grande-Bretagne. Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a évoqué l’idée d’allonger le délai des négociations. La situation s’améliore pour Theresa May et ses soutiens. Le Brexit tant redouté par ceux qui ont voté contre pourraient finalement avoir un impact économique plus minime qu’annoncé. La route est toutefois encore longue et semée d’embûches.

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