Manifestation contre une possible « capitulation » de Kiev dans l’Est de l’Ukraine

Le président ukrainien est attendu au tournant sur la question des territoires de l’Est aujourd’hui sous le contrôle de milices pro-russes. Environ 10 000 manifestants ont battu le pavé à Kiev afin de dénoncer la volonté de donner plus d’autonomie à ces territoires. Pour les plus nationalistes des Ukrainiens, il s’agit-là d’une « capitulation » dont se rend coupable un président qui s’est engagé sur la voie des négociations contrairement à son prédécesseur.
Ce dimanche, environ 10 000 Ukrainiens étaient dans les rues de Kiev pour s’opposer à la « capitulation » du pouvoir face aux milices pro-russes qui occupent une partie du pays. Une « capitulation » qui prend la forme selon les manifestants d’une autonomie des territoires situés dans l’Est du pays. Ce statut spécial est vu par le nouvel exécutif comme un pas décisif pour obtenir la paix sans renoncer à la souveraineté de territoires aujourd’hui contrôlés par les séparatistes pro-russes.
Le président Zelensky a permis une baisse des tensions qui s’est traduite par un échange historique de prisonniers. Le conflit a fait environ 13 000 morts depuis 2014 et aucune solution ne s’est présentée sur la table depuis de longs mois. Kiev tente ainsi de faire bouger les lignes au plus grand déplaisir de certains Ukrainiens farouchement contre tout compromis. Parmi eux, on compte l’ancien président Petro Porochenko lequel s’est joint aux manifestants. L’ex homme fort du pays est vent debout contre la politique de son successeur, mais son bilan ne plaide guère en sa faveur.
La nouvelle ère que souhaite instaurer Volodomyr Zelensky est porteuse d’espoirs raisonnables, car un tel statut était déjà prévu dans les Accords de Minsk restés en grande partie lettre morte. Une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodomyr Zelnsky doit avoir lieu prochainement avec la médiation des diplomaties française et allemande. Pour le moment aucune date n’a été communiquée, preuve que rien n’est simple dans le règlement de ce conflit qui se déroule désormais loin des projecteurs. Le président ukrainien joue gros, car le succès de son mandat repose sur deux problèmes principaux : la corruption et le conflit dans l’Est du pays. Si d’aventure, une normalisation de la situation venait à prendre forme, l’ancien humoriste montrerait ainsi qu’il a bel et bien les épaules pour gouverner un peuple avide de paix et de réformes.